La journée du 16 février (racontée en deux épisodes, l’un sur les critères de succès, l’autre sur les scénarios d’avenir) aura permis à tous les participants de mesurer toute l’ambition du programme la Transfo. Le défi est de taille, tant pour les équipes de résidents, que pour leurs interlocuteurs en régions. Il était donc d’autant plus important jeudi de ré-ajuster collectivement les objectifs du programme, afin d’éviter les effets d’annonce et les attentes démesurées.
Cette première Inter-Transfo s’est distinguée des rencontres inter-résidences déjà organisées, qui réunissaient seulement les équipes de résidents. Cette fois, les agents et parfois les élus des régions concernées et des observateurs d’autres régions participaient également. La teneur des débats s’en est trouvée modifiée : de l’avis d’un designer présent, ils portaient désormais autant sur le fond que sur les méthodes.
Parmi les difficultés mises en avant par les participants, certaines peuvent être considérées comme des obstacles, ou au contraire comme des formes à inventer, à l’aide du design. Les équipes pourraient par exemple inventer :
– une forme de labo qui soit à l’abri des revirements politiques,
– une manière de documenter qui prenne en compte le devoir de réserve des fonctionnaires,
– des modes de pilotage nouveaux (au-delà des comités etc.)
La communication autour de la démarche Transfo mérite d’être améliorée. Outre la nécessaire explication pédagogique du projet et de ses objectifs, il s’agit de faire passer l’idée que oui, on peut travailler en s’amusant, en prenant plaisir. La Transfo c’est passionnant, pour les équipes de résidents comme pour les agents qui y participent, mais ce n’est pas une perte de temps. Il faut donc arriver à raconter le travail de la Transfo de telle sorte que les agents aient envie d’y participer mais puisse aussi l’assumer vis à vis de leurs collègues.
La participation d’agents, observateurs « embarqués » dans les travaux de la Transfo, paraît être le moyen le plus efficace d’expliquer le projet. Les « observateurs » de Rhône-Alpes, PACA, et Nord-Pas-de-Calais présent lors de l’Inter-transfo y ont probablement beaucoup appris sur ce qu’est la Transfo, entre autres.
Enfin, un mot était particulièrement présent dans les débats de cette première Inter-transfos : la confiance. Dans le contexte d’institutions encore très souvent marquées par les stratégies politiques/électorales ou des rivalités internes, son existence est indispensable entre les résidents et leurs interlocuteurs en région. Des réunions extérieures et collectives comme cette première Inter-transfos peuvent aider à construire cette complicité.
Des relations de confiances peuvent certainement aider à limiter ce qui devient un point de vigilance pour la suite des programmes : l’auto-censure des agents, et parfois des équipes de résidents, ces derniers craignant de mettre en difficulté leurs interlocuteurs, agents tenus au devoir de réserve, ou partenaires de la région.