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Transfo Pays de la Loire / Semaine 4 / Jour 4

L’immersion à la Flèche continue, pour son troisième et dernier jour. Au programme de la journée : deux ateliers de prospective, un le matin avec les résidents du foyer d’hébergement et un deuxième le soir au théâtre de la Flèche, ouvert au grand public et en présence d’élus.

L’atelier du matin se déroule comme prévu. On test à nouveau les outils. Malgré des craintes unanimes face à la complexité du radar du futur et sa difficile compréhension de la part de personnes âgées, nous sommes agréablement surpris de sa bonne réception. Le test sert aussi à ça finalement : à aller à l’encontre d’aprioris que l’on pourrait avoir sur nos productions. 

L’après-midi, nous nous rendons au théâtre de Halle aux blé où nous avons prévu de convier le grand public. C’est une course contre la montre qui commence : il faut régler les derniers détails, faire face aux imprévus. Une équipe scénographie s’occupe de trouver une solution au fait que nous n’aurons pas accès à la scène comme nous l’imaginions. Une équipe logistique s’occupe de mettre en place la salle, tandis qu’une équipe signalétique s’occupe de rendre les lieux facilement accessible. Les agents semble avoir retirés leur costume de fonctionnaires territoriaux à l’entrée… le cadre Transfo transforme !

18H00 : les premiers citoyens arrivent… le stress monte. Les journalistes réalisent des interviews dans des recoins du théâtre.


18h15 : Mr le maire franchît la porte, la lumière s’éteint, puis se rallume : le spectacle commence !

Car oui nous avons décidé de commencer cette soirée par un petit temps théâtral. 4 agents du Conseil Régional se sont prétés au jeu pour raconter trois récits de vie. Les spectateurs sont projetés en 2040, le mariage homosexuel semble avoir été accepté, le télétravail est une réalité, le littoral est une zone de villégiature pour les retraités anglais, l’excellence dans le domaine des algues marines est une réalité économique …
L’ambiance est posée : ce soir nous sommes tous réunis pour imaginer le futur, pour sonder les visions et les aspirations des citoyens.
Nous passons dans la salle annexe où nous nous répartissons en petit groupe. Radar du futur et photo-langage sont à nouveau expérimenté mais cette fois-ci dans leur version aboutie.


Le format atelier, bien qu’ayant déstabilisé quelque participant (qui s’attendait à un débat classique) semble avoir été apprécié :

  • Les discussions sont équilibrées. Contrairement à un débat classique où certains monopolisent la parole, les ateliers permettent à chacun de s’exprimer.
  • Les discussions portent sur les intérêts des participants. Un certains nombres de thèmes sont abordés en peu de temps sans pour autant être survolés.
  • Les échanges sont directs et permettent réellement la confrontation des points de vue.
  • L’animation fait preuve de « fraîcheur ». On découvre l’institution régionale « sous un autre jour ». Elle est désacralisée.
  • La parole est entendue : elle laisse trace. « On ne parle pas dans le vent, on peut espérer que les gommettes qu’on colle soit analysées »

22H30
La soirée se termine… premières discussions dans l’équipe. La satisfaction est unanime. On se lance des fleurs et ça fait du bien ! Mais une élue nous met en garde : « qu’allez vous faire de tout ça ? » Et effectivement (et pour utiliser une métaphore sportive), il reste à transformer l’essai !
Comme nous le disions lors du précédent post, nous avons désormais une dette envers les personnes qui nous ont consacré du temps et on se doit de leur retourner un document de synthèse.
Mais pour l’heure _ 00h30, nous arrivons à Nantes _  il est l’heure de se coucher : au dodo !

Transfo Pays de la Loire / Semaine 4 / Jour 3

Il est 7h du matin et notre deuxième journée à La Flèche commence : eh oui, les semaines de Transfo ne ressemblent pas tout à fait à des vacances!

Le programme est chargé et il n’y a pas de temps à perdre. Nous essayons de nous répartir les tâches au mieux: pendant qu’une équipe s’installe sur le marché, l’autre prend ses marques au lycée d’Estournelle de Constant. L’occasion de mettre en pratique,  auprès de publics différents, les « questions à réactions » travaillées la veille.

Tester, c’est aussi apprendre à tirer des leçons de nos échecs pour tenter d’améliorer les processus mis en oeuvre. La veille, en faisant le point sur l’atelier à l’IFSI, nous avons réalisé que nous avions – dans l’urgence et malgré un effort de préparation important – complètement négligé un aspect important de l’introduction. Pourtant, aménager un vrai temps de présentation est le préalable indispensable pour parvenir à instaurer d’une relation de confiance entre nous et les personnes qui participent à l’exercice. Question de politesse, d’honnêteté ou d’intégrité, chacun en convient, nous avons une forme de dette envers ces personnes. Quel que soit l’outil utilisé pour aller à la rencontre des citoyens, toute personne qui accepte de donner de son temps est en droit d’exiger de :

  • savoir QUI l’interpelle
  • savoir POURQUOI elle est interpellée
  • savoir COMMENT sera utilisée sa parole

Avant de nous lancer, nous prenons donc dans chaque groupe le temps de présenter un « protocole » défini la veille par les résidents pour apporter, d’entrée de jeu, des réponses aux questions ci-dessus.

Après quelques heures de mise en pratique vient le temps du débriefing. Jacky et Nicolas, restés au « QG » pour continuer un travail de fond sur la préparation de la suite de la semaine, en profitent pour nous rejoindre et partager les enseignements tirés de cette expérience. Premier constat: il est très facile de s’approprier l’outil, bien que chacun le fasse à sa façon. Par ailleurs, nous sommes tous agréablement surpris par les réactions des personnes abordées, bien plus positives que ce que chacun pouvait imaginer. Enfin, nous réalisons que l’outil n’a pas nécessairement répondu à l’objectif de départ mais que sa mise en oeuvre a permis, entre autres:

  • de « faire du buzz » pour la séance du jeudi
  • de désacraliser l’institution régionale
  • d’instaurer un lien de confiance entre la Région et les citoyens
  • de sensibiliser les participants sur la Région
  • de mettre le pied à l’étrier des agents-animateurs

Pour autant, quelques ratés sont à déplorer. Tout d’abord, sur le fond, personne n’est sûr d’avoir appris des choses nouvelles. Les contenus recueillis ne sont pas inintéressants, mais n’apportent rien de nouveau. Par ailleurs, on peut quand même regretter un certain effet micro-trottoir (qui, on s’en doutait, est probablement inévitable dans ce genre d’exercice, mais rien ne vaut la preuve par l’expérimentation). Enfin, faire le lien avec la soirée du jeudi, qui portait sur la prospective, était loin d’être évident. Beaucoup de questionnements persistent, mais c’est aussi cela l’intérêt du test! D’autant que des pistes d’amélioration se dessinent.

Après une pause-déjeuner salutaire, nous allons cette fois-ci investir la Mairie pour un temps de travail collectif. Encore une fois, l’ampleur de la tâche nous invite à nous répartir en petits groupes, car nous avons une heure pour récupérer et commencer à mettre en forme les contenus recueillis grâce aux 3 outils testés. Nous initions donc un travail qui nous sera fort utile pour commencer à réfléchir au contenu du « 6 pages » de restitution que nous nous sommes engagés à produire à l’issue de l’immersion. Le retravail du contenu du photo-langage dévie assez rapidement sur une proposition d’amélioration de l’outil en soi, sans qu’une proposition de mise en forme de l’ensemble des contenus récoltés ne soit vraiment esquissée. Eh oui, les consignes sont aussi là pour être détournées!

Séance de travail à la Mairie: comment restituer et mettre en forme les contenus récupérés?

A 16h, une partie de l’équipe se dirige vers la Bibliothèque pour une nouvelle séance de Questions à réactions, pendant que le reste de la troupe retourne au « QG ». Quelques uns planchent sur les items du Radar du futur, dont certains sont loin de faire l’unanimité. Avec parfois l’impression de couper les cheveux en quatre et de remettre en cause de façon permanente des choix forcément un peu subjectifs. Chacun réalise vite que si le test permet de tirer des enseignements essentiels pour améliorer nos outils, la phase de retravail se révèle souvent à la fois passionnante, chronophage et épuisante! Pendant ce temps là, nos comédiens dans l’âme répètent leur « spectacle »: d’un commun accord, nous avons décidé de renforcer la théâtralisation des récits de vie. Avec plus ou moins d’appréhensions, car se mettre en scène reste assez loin des pratiques quotidiennes des agents d’une institution régionale, chacun fini par se prêter au jeu.

On tâtonnes, on retravaille, on se prend la tête, mais une chose est sûre: on avance, d’une façon ou d’une autre. Et on apprend énormément, que ce soit de nos succès ou de nos échecs!

Transfo Pays de la Loire / Semaine 4 / Jour 2

Ca y’est ! Nous y sommes ! Après avoir longuement travaillé sur la question de l’immersion et sur les finalités de celle-ci en semaine 3, nous voici à La Flèche ! Agents, participants extérieurs et équipe 27e Région, nous sommes une douzaine sur place pour tester sur 3 jours différents outils.

Avant tout, nous rappelons l’objet de notre quête : questionner les modalités de rencontre entre la Région et ses citoyens. Comme à notre habitude, l’équipe recontextualise la démarche et lance un état des lieux de l’avancée des différents outils pensés pour la semaine. Depuis juin, les échanges de mails sont allés bon train mais rien ne vaut une bonne mise à jour en face à face ! A nouveau, la démarche se veut ouverte et nous mettons de suite en discussion les outils.

Les 2 propositions d’outils destinés à des temps d’atelier, bien qu’assez avancées dans leurs formes (sans savoir si celles-ci se révèleront appropriées ou non), sont encore à préciser, ne serait-ce que dans leurs modalités de mise en route. Entre le « photo-langage » et le « radar du futur », la matinée passe vite à préciser collectivement les étapes qui nous permettrons d’animer chaque outil. Nous prenons la logique d’animation/mini-formation à coeur et tâchons de faire en sorte que les citoyens que nous allons rencontrer puisse rentrer dans les outils aussi simplement et progressivement que possible, que leurs premières réflexions puissent leur permettre de rentrer dans la logique prospective, de rentrer dans la démarche, pour ensuite s’exprimer de la façon la plus ouverte qui soit, en connaissance de cause. Au fur et à mesure des discussions et des différentes modalités envisagées, nous nous rendons bien compte du lien direct entre les questions auxquelles nous cherchons à répondre et la façon dont il va nous falloir scénariser les outils. Cependant, imaginer tous ensemble les avantages et les inconvénients de telle ou telle mise en forme (relativement complexe compte-tenu du format des ateliers), la requestionner face aux objectifs s’avère parfois difficile et peut-être même quelque peu inefficace alors que les premiers tests grandeur nature sont prévus pour la fin de journée…

En début d’après-midi, nous lançons une réflexion sur un outil que nous avons moins précisé : des « questions à réactions » à même de susciter la discussion sur des lieux comme le marché ou dans la rue dans lesquels nous n’aurons pas le temps ni les moyens de s’appuyer sur des supports complexes. L’équipe explique son parti pris : tant qu’à questionner les personnes croisées dans la rue sur un thème plus resserré, pourquoi ne pas le faire sur cette fameuse question de la relation entre la Région et ses citoyens ? Sur cette base, nous imaginons collectivement, sur le mode brainstorming, une collection de modalités toutes aussi décalées par rapport à ce qui existe aujourd’hui que pertinentes compte tenu de ce que nous cherchons à obtenir. A force de regroupements, nous reprécisons nos attentes et identifions des sous-thèmes plus à mêmes de susciter la réaction. Nous arrivons finalement à un constat : plutôt que de questionner les citoyens dans un mode assez déconnecté de la réalité, tourné vers 2040, pourquoi ne pas jouer à fond la carte de l’étonnement ? Nous décidons de nous présenter demain au marché comme des personnes de la Région envisageant sérieusement différents modes de consultation aussi loufoques que susceptibles d’exister un jour. Nous écrivons les phrases sur lesquelles nous nous baserons demain : « Bonjour, nous sommes de la Région et nous réfléchissons aux relations entre les citoyens et la Région. C’est pourquoi nous envisageons de faire venir un élu chez vous pendant une semaine ». Ou encore : « Bonjour, nous sommes de la Région et nous réfléchissons aux relations entre les citoyens et la Région. C’est pourquoi nous envisageons d’augmenter les impôts des personnes ne participant pas aux réunions publiques ». Nous espérons bien que cette approche débridée amènera, au-delà des réactions d’étonnement, des discussions ouvertes et vivantes sur les buts, les limites, les intérêts, les possibilités d’échanges entre citoyens et Région…

Vient enfin le temps de notre premier test des outils destinés aux ateliers ! Nous arrivons à l’IFSI (Institut de Formation en Soins Infirmiers) un peu avant 17h et nous installons rapidement. Nous découvrons que le public sera très restreint mais nous le prenons comme la possibilité de tester nous-mêmes les outils en se mêlant aux 4 personnes présentes. Compte-tenu de ces circonstances, sur le temps d’un atelier, nous nous répartissons en deux groupes et produisons un « radar du futur » et un « poster flou » issu du photo-langage. Ces premiers tests jouent pleinement leur rôle d’objets martyrs. En effet, à peine ces objets produits, nous demandons à nos participants de nous faire leurs retours… Des retours pleins de questions et même, de quelques débuts de remises en cause vraisemblablement accentués par le fait que nous avions pleinement – voire un peu trop – joué le jeu de l’expérimentation et affiché dès le départ nos questionnements… C’est là le jeu de l’ouverture !

Loins d’être parfaites, les formes et les méthodes proposées pour les ateliers sont logiquement re-questionnées après dîner, tout comme nos méthodes de co-production et notre organisation. Petit à petit, notre expérience de l’innovation publique ouverte se forge… Demain, dans quelques heures, nous irons à nouveau à la rencontre des citoyens, les « vrais »(!), un aller-retour entre réflexion et pratique, fondement de notre démarche, que le quotidien ne cesse de conforter !

Transfo Pays de la Loire / Semaine 4 / Jour 1

Lundi 10 septembre : nous voilà déjà en semaine 4.
Cette semaine l’équipe de la Transfo sera légèrement différente.
Pour des raisons personnelles, Shah-dia ne sera pas des nôtre mais l’équipe de résidents habituels ne sera néanmoins pas en sous effectif puisque nous serons accompagnés pour les premiers jours de Nicolas Rio, qui travaille chez Acadie. Il nous sera d’une grande aide puisqu’il a participé à l’écriture des « scénarios » prospectifs pour la Région (qu’on pourrait nommer plus justement des « points cardinaux »).

1er travail de la journée : se mettre au clair sur l’objet de la semaine et ses objectifs. En voilà la synthèse.

Présentation de la semaine :

Objet  : Une immersion sur le territoire de la Flèche pour tester des outils et réinterroger le processus de rencontre entre la Région et les citoyens.

Planning :  Nous alternerons des temps d’ateliers (en vert), des temps de discussions spontanées avec les citoyens (en jaune) et des temps de débriefing collectifs (en rose).

Thème des discussions :
Lors des ateliers citoyen de prospective (en vert) nous discuterons de l’avenir de la région et essaierons de récolter des visions de la part de différents publics (étudiants infirmiers, personnes âgées, grand public). Ce sera l’occasion de tester nos outils pour savoir si ils permettent d’être des supports de discussions efficaces.
Les temps de « micro-projet » (en jaune) seront des temps de discussion plus spontanés. Nous irons dans la rue, sur le marché, dans la cour d’un lycée pour discutter avec des citoyens des modalités idéales de rencontre entre eux et l’institution Régionale. De quelle type de communication ont-ils envie ? Le débat public est-il le meilleur format ? Comment améliorer cette communication ? Que pourrait-on imaginer pour aller dans ce sens ?

Objectifs pour les agents :
– Avoir un retour sur les outils qu’ils ont conçus / comprendre l’intérêt du test-utilisateur
– Recueillir des avis de la population sur le thème de la consultation citoyenne
 S’essayer à synthétiser le matériau recueilli afin de produire un document diffusable
– Vivre l’expérience du terrain, du sensible

2ème travail de la journée : ne pas perdre de vue la démarche dans son ensemble et préparer la suite du programme. Voilà synthétiquement un résumé des discussions.

Définition d’une vision :
Afin de ne pas naviguer à vue et de tendre vers un objectif partagé nous avons défini une vision pour la Transfo :
« La prospective au service de l’innovation régionale »
Cette vision permet de poser les objectifs du programme, et d’imaginer un déroulé idéal pour les semaines suivantes.

Définition de l’objectif :
Expérimenter la façon dont la prospective peut impacter les actions d’autres directions régionales, dans l’objectif de prototyper les fonctions d’un futur laboratoire d’innovation régional.

Une piste pour la semaine 5 ?
Travailler à la refonte d’un dispositif régional en utilisant le matériau prospective comme « input », et ainsi amener le service prospective à collaborer avec des directions opérationnelles.

Ceci posé tout semble clair et limpide. Mais en attendant, nous ne sommes que Lundi et La Flèche nous attends !