Dans le cadre de la création d’un service de restauration au lycée Claret de Toulon. La Région PACA a décidé de faire intervenir une mission « créative » pour imaginer des scénarios de service.
Ainsi, un cahier des charges est prévu pour lancer l’appel d’offre « innovation » et une équipe projet a été identifiée pour accompagner la future mission durant le premier trimestre 2014.
Le Laboratoire d’innovation interne (en test) à la Région PACA a proposé à cette équipe de découvrir le terrain d’étude ensemble et de produire un travail sur les usages actuels en termes de restauration au lycée Claret.
Une journée d’immersion s’est déroulée le 9 décembre 2013 :
9h20 : rendez-vous en gare de Marseille / train pour Toulon
Présentation du déroulement de la journée, remise de la carte du quartier / formation des équipes d’immersion
11h : accueil et visite par le proviseur du lycée
12h : observations, reportage photos et micros-trottoirs lycéens
14h : entretiens avec les acteurs clés de l’établissement
15h : mise en commun
15h50 : train pour Marseille
Le kit d’immersion :
- La carte du quartier
- Un guide du « photographe » ou du « journaliste »
- Une grille d’entretien des acteurs clés

Bienvenue à Toulon
Visite de l’établissement

Le lycée Claret dans le quartier
Le lycée Claret se trouve au cœur d’un quartier résidentiel avec des logements individuels et de petits immeubles collectifs. Au sud, vers la gare se dessine une zone avec des immeubles hauts et une réputation de quartier « sensible».
L’extension du lycée d’origine (classé) date de 1994/1995. La surface totale de l’établissement est de 3000m². C’est une surface de petite taille avec des espaces « ramassés ». Pour autant l’ensemble est très bien agencé.
Le climat intérieur est agréable passé la grille d’entrée en sous-sol. En effet, le terrain étant particulièrement en pente, on retrouve au moins 4 niveaux différents entre l’entrée donnant sur la rue et la cour supérieure.

Le Proviseur nous accueille.
L’exploration pendant l’heure du déjeuner : quels parcours usagers ?
5 équipes ont arpenté les abords du lycée pour identifier les lieux et pratiques de restauration des lycéens entre 12h et 14h. Ces équipes, composées d’un membre du LABO, d’un « photographe » et d’un « journaliste » se sont livrées à des micros-trottoirs.
L’expérience consiste à ramener des témoignages permettant de savoir ce que mangent les jeunes le midi et quels sont leurs usages actuels de l’espace.

Le déjeuner dans la cour

La cafet’

Sortie des lycéens à 12h, la course aux sandwichs
Ces micros-trottoirs ont été transformés en parcours usagers et verbatims.
« Je mange des pâtes tout le temps. »
« Je mange pas à midi, c’est trop cher et pas bon. »
« Je mange pas de sandwichs, j’ai pas envie de grossir comme mes copines de terminale. »
« Si on va manger en ville, on arrive en retard en cours, 1 heure c’est trop court. »
« La cafet’ est trop petite alors personne y va. »
« C’est quand même pas terrible de manger des sandwichs tous les jours. »
« Quand on achète, c’est pas super. On dépense 4 ou 5 euros. »
« Quand les repas sont préparés à la maison, ce n’est pas pratique, les boîtes prennent de la place dans le sac, on n’a pas de couverts sur place. »
« C’est toujours un peu la même chose : les restes de la veille, des plats préparés, des sandwichs.»
« A la maison, on compense. »
« Tout le temps des plats préparés, c’est monotone, ça manque franchement de variété. »
« On est associé au bordel mis par les jeunes du quartier Claret. »
«J’ai 20 à 30 euros par semaine pour déjeuner le midi. Si je calcule bien, je peux aussi m’acheter mes cigarettes. »
5 scénarios élèves ont été créés.


Les entretiens
Afin de mieux comprendre les attentes et le contexte, les résidents ont mené en équipe des entretiens auprès d’acteurs clés du lycée.
Globalement, le manque actuel de restauration dans le lycée est un problème tant pour les lycéens qui ne peuvent pas déjeuner de façon satisfaisante le midi que pour le reste de la communauté éducative qui n’a pas le levier de la restauration comme outil d’éducation à l’alimentation.
Les attentes se tournent vers le self classique avec « entrée-plat-dessert ». Ce système est connu de tous et a fait ses preuves, difficile d’imaginer un autre système et de sortir de ce que l’on sait faire !

L’équipe met en commun les informations issues des entretiens