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Résidence Achats durables en Rhône-Alpes – Semaine 2 / Jour 2

Après l’état des lieux effectué en 1ère semaine de résidence, l’objectif de l’équipe pour cette deuxième semaine est de poursuivre l’analyse des procédures et pratiques existantes et de commencer à affiner les propositions recueillies et imaginées au gré des nombreux échanges avec les agents de la Région.

ATELIER MATIN / Vers un guide de l’achat durable

Avec quelques membres du groupe de travail « Commande publique durable », la matinée est consacrée à préciser les objectifs et la forme possible d’un guide de l’achat durable en Région Rhône-Alpes.

Dans un premier temps, les participants, répartis en deux groupes, répondent à une série de questions : à qui s’adresse le guide ? Quel type d’informations contient-il ? Que devient le groupe Commande publique durable une fois le guide finalisé ? etc.

Lorsque chaque groupe expose le fruit de ses débats, ce sont les mêmes mots qui sont utilisés pour décrire la démarche didactique du guide, qui proposera des pistes, des questionnements, plutôt que des réponses toutes faites. Les avis diffèrent un peu plus en ce qui concerne les futurs utilisateurs du guide : si celui-ci sera conçu en priorité pour les acheteurs de la région, les groupes envisagent aussi que des élus, des prestataires, des collègues d’autres collectivités, des citoyens s’en emparent. Plusieurs versions sont donc envisagées.

Quelle forme prendra le guide de l’achat publique durable ? 

Dans cette deuxième partie d’atelier visant à rassembler des idées concernant la diffusion du guide, les participants sont invités à se projeter dans tous les formats imaginables, à l’exception du classique rapport : « et si le guide de l’achat durable était… une pièce de théâtre, un personnage, un super-héros, une série télé, un jeux de société ou encore voyage…? » Ces projections plus ou moins réalistes forcent à envisager des moyens de transmission des idées, des médias différents du texte.

Reste une question : de quelle manière traiter toutes les informations recueillies de telle sorte que le groupe commande publique durable puisse s’en emparer ? C’est tout l’enjeu de la concrétisation et mise en oeuvre des productions de la résidence qui émerge.

ATELIER APRÈS-MIDI / Approfondir la vision de l’achat « ouvert »

Pendant l’après-midi, une partie de l’équipe prépare les travaux du lendemain, qui se dérouleront avec le concours d’une dizaine de prestataires invités à enrichir et adapter les propositions élaborées et affinées avec les agents.

Ce sont justement sur ces propositions que planche le reste de l’équipe, avec un petit groupe d’agents. Pour chaque vision, amélioration envisagées, plusieurs conditions de réalisation sont identifiées. Les débats sont vifs, car certaines propositions paraissent irréalistes aux participants. Le groupe cherche alors à définir les étapes intermédiaires, et parfois les évolutions nécessaires à leur mise en oeuvre (d’un point de vue juridique, politique et organisationnel).

À la fin du processus, l’Achat-ouvert devient l’Appel créatif à propositions. Il s’agit de mettre en place un dispositif à travers lequel la Région invite tout un chacun (associations, entreprises, citoyens, collectifs etc.) à proposer un projet, une idée innovante qui répondent à la seule formulation d’une ambition politique, d’un objectif politique et délimité par un budget global défini.  De multiples évolutions sont nécessaires pour mettre en place un tel dispositif mais finalement rien d’insurmontable…

Résidence Achats durables en Rhône-Alpes – Semaine 2 / Jour 1

Retour de l’équipe pour la deuxième semaine de résidence en Rhône-Alpes sur la question des achats durables. Nous nous ré-installons au sein du Conseil Régional et croisons déjà dans les couloirs les visages devenus familiers de certains agents des différents services, rencontrés pendant la première semaine de résidence. Pendant la matinée, l’équipe reprend les éléments discutés et décidés dans le temps de l’entre-résidences, puis planifie et finalise le déroulement de l’atelier de l’après-midi.

À partir des pistes et idées explorées pendant la semaine 1, des différentes opportunités identifiées, nous proposons un atelier de projection autour de 4 grandes visions / défis. L’angle prospectif choisi permet de s’affranchir le temps d’un instant des contraintes techniques, juridiques, politiques ainsi que des pratiques actuelles pour imaginer de nouvelles solutions.

La proposition de « l’achat ouvert » explore l’idée selon laquelle la Région publie et diffuse ses délibérations cadres (objectifs politiques) et laisse les prestataires formuler leurs propositions pour répondre de manière créative au besoin énoncé. La collectivité ne formalise pas son besoin à travers une commande publique mais l’exprime succinctement afin de laisser ouvert le cadre des possibles en terme de solutions et réponses innovantes de la part des prestataires.

La vision « Accompagner le changement » propose quant à elle d’adosser systématiquement aux appels d’offres de la Région une prestation intellectuelle d’accompagnement au changement. Tout achat est associé à une prestation d’accompagnement, de formation, de conseil, de sensibilisation, de recommandation, destinée aux usagers de cet achat.

« Vers un réseau de prestataires durables » est une projection dans laquelle l’action de la Région vise à encourager la mise en réseau des prestataires engagés dans une démarche de développement durable. Ces derniers peuvent s’associer pour répondre collectivement aux commandes publiques, partager leurs bonnes pratiques mutuelles en terme de développement durable et renforcer ainsi la collaboration économique territoriale.

Enfin la proposition de « l’achat éco-conçu » suggère la modification de l’ensemble des procédures d’achats de la Région pour les rendre plus adaptées, plus efficientes. Cette vision suppose de repartir  des usages des opérateurs régionaux et des prestataires, pour tenir compte de leurs évolutions (internet et la dématérialisation). De nouveaux outils plus transparents, plus légers, plus pratiques remplacent les méthodes et process classiques et l’ensemble de la procédure est désormais optimisée.

Au cours de cet atelier, les participants auront débattu de la temporalité d’accomplissement de chacune de ces visions (à 5, 10, 20 ans ou plus encore), décrit les étapes nécessaires pour atteindre les défis formulés et identifié les leviers potentiels et outils à mettre en place pour la transformation des pratiques régionales en matière d’achats durables.

Co-construire un projet d’achat durable à la Région Rhône-Alpes…

François Jégou, SDS & La 27e Région, 21 mars 2012

Nous étions ce matin à l’Hôtel de Région Rhône-Alpes pour une première réunion de mise en place de la prochaine résidence qui explorera la question des achats durables. Autour de la table une discussion très vite animée autour d’un sujet qui pourrait paraître de prime abord un peu… aride ! Pourtant pas du tout, en tout cas pas en écoutant Christilla Dambricourt, Nadège Riotte, Lydiane Bonnet, Erik Clément-Rochiaz et Anaitis Mangeon de la Mission évaluation, prospective, Développement Durable Délégation Générale aux missions transversales et à la relation aux élus; Jean-Pierre Mercier, Valérie Dulac, Direction des Affaires Juridiques et de la Commande Publique, et Stéphanie Gressier, chargée de mission Développement Durable.

 Quelles sont les attentes et les envies? D’abord une volonté de mettre en avant une politique d’achat durable. Éliane Giraud, Conseillère déléguée à l’administration générale et aux PNR présentait les orientations stratégiques sur la question des clauses sociales et environnementales dans les marchés de la Région: …une politique ‘achat’ de la Région 100% ‘globalement performante en développement durable’

Au-delà d’introduire des critères de développement durable dans les procédures d’achat, l’objectif est de donner du sens à l’action régionale. Et c’est là que les achats durables deviennent particulièrement intéressants: les achats pratiqués par l’acteur public représentent un levier financier particulièrement important. Actionner ce levier vers le développement durable permet d’agir sur le tissu économique des fournisseurs en les incitant eux-mêmes à proposer des produits et services plus durables pour être éligibles. Il permet aussi d’influencer les modes de vie des citoyens eux-mêmes en leur proposant des services publics durables qui influencent leurs pratiques quotidiennes et transforment leurs habitudes. Tant et si bien que les achats publics durables sont souvent cités parmi les stratégies les plus prometteuses pour affronter l’épineuse question de la transformation des comportements des utilisateurs: les cantines durables sont certainement un des exemples les plus classiques – quoiqu’encore loin d’être généralisé: autour d’une assiette bio et de qualité il est aisé de développer une sensibilisation à la qualité organoleptique, à la culture culinaire, à la réduction de la nourriture non consommée et perdue, à la mise en place de modules didactiques ou de sensibilisation sur le terrain et in fine, à la diffusion d’une pratique d’alimentation durable au sein de la population…

 Mais ce scénario qui semble couler de source est en pratique difficile à mettre en œuvre et ce, dès la mise en place d’achats durables au sein de la machine administrative. Le diable se cache comme toujours dans les détails et il ne suffit pas d’insérer des clauses toutes faites tirées d’un hypothétique code de la commande publique durable. Il faut constituer un ‘projet d’achat durable’. Autrement dit, il ne suffit pas d’avoir le levier en main si l’on ne sait pas ce que l’on souhaite activer. Quelles sont les implications directes en termes de développement durable de l’achat de vêtements de travail? Les matériaux utilisés, les conditions de travail de ceux qui les ont assemblés, la longévité du vêtement, l’intensité de transport… C’est en quelque sorte une forme de « qualité durable négative’: celle que l’on ne peut (devrait) plus ne pas avoir dans une société responsable. Mais au-delà, indirectement, qu’est ce que l’on peut activer de plus que la durabilité du bien acheté et de sa fabrication? Favoriser des fournisseurs locaux plutôt que lointains sans pour autant faire du localisme juridiquement proscrit, des entreprises qui font preuve d’un comportement éthique et d’une politique sociale interne, une chaîne d’acteurs au sein de laquelle la transformation durable va se propager et diffuser dans le tissu économique local…

Et là apparaissent une série d’injonctions paradoxales: plus l’intention de l’achat est précise, plus le risque de déroger aux règles de bonne concurrence est important. Comment faire pour que les fournitures achetées ne viennent pas de Chine ou que le marché de maintenance informatique ne parte pas pour l’Inde ? Comment réduire l’intensité de transport sans biaiser le marché lui-même ? Comment stimuler la transition durable dans le tissu économique local sans entraver la libre concurrence ? Le code des marchés publics est un outil à mettre en œuvre pour tenter de résoudre ces paradoxes dans un subtil jeu de torsion qui respecte la limite d’élasticité de la législation…

 Il s’agit donc bien de constituer un projet d’achat durable, d’explorer les implications directes, d’imaginer les stratégies indirectes à mettre en œuvre dans un souci de faisabilité technique et juridique, de les expérimenter avant de les lancer… Il y a matière à création dans ce projet pour concilier de manière créative les multiples impératifs en opposition. Il y a aussi matière à co-création entre les différentes compétences bien souvent toutes présentes au sein des différentes directions de la Région qui doivent collaborer pour mettre en œuvre ce projet d’achat… C’est ce que la résidence que nous nous proposons de mettre en œuvre dans les prochains mois se propose de faire: un projet d’achat durable. Et pour commencer, nous nous proposons de faire le projet d’un « faux achat »: un achat qui pourrait exister, que la Région pourrait être amenée à mettre en œuvre à l’avenir mais qui ne doit pas être lancé dans l’immédiat, pour prendre le temps de la collaboration, de la co-construction et explorer les modalités de mise en place d’un achat exemplaire. Les procédures d’achat public sont souvent longues. Concilier tous les impératifs d’un projet d’achat durable demande encore plus de temps, un temps que la collectivité territoriale n’a pas le temps de consacrer. Nous nous proposons donc de faire ensemble un faux projet d’achat durable en travaillant avec le groupe achat public durable déjà actif à la Région, en proposant à une partie de ses participants de rejoindre la résidence à des moments précis pour des ateliers ou des exercices de simulations.

Mais faire un ‘faux projet d’achat’ suppose de trouver un point d’application suffisamment réaliste et motivant pour toutes les parties prenantes, susceptible de créer un précédent auquel l’institution pourra se référer et une communauté de pratiques à laquelle les services pourront avoir recours pour développer de nouveaux achats. Après avoir passé plusieurs hypothèses en revue au cours de la matinée à la recherche d’un point d’application emblématique qui représente un défi ou au moins une difficulté récurrente susceptible d’intéresser la plupart des directions, le choix s’est porté sur l’achat de prestations intellectuelles : en quoi une étude, une AMO peut-elle être plus durable ? Et comment apprécier cette durabilité au travers d’une procédure de marché public ? Dans la majorité des cas, l’impact direct de la réalisation d’une prestation intellectuelle, transport excepté, n’est pas un facteur déterminant même s’il doit être pris en compte quand même. L’impact social direct est plus déterminant même s’il reste difficile à saisir : quelle est la politique sociale de l’entreprise en matière d’insertion, d’équité femmes-hommes, de politique salariale ou de réinvestissement des bénéfices, de recherche, de formation, de sous-traitance…? L’impact environnemental, social et économique indirect est en général plus déterminant mais encore plus mal aisé à saisir et à traduire sous la forme d’une grille de critères : les recommandations auxquelles l’étude aboutira sont-elles bien dans une perspective de développement durable? Comment le prestataire, en répondant à la question qui lui est posée, cherche-til à aider l’institution commanditaire à réduire son impact sur l’environnement, à régénérer le tissu social et à promouvoir une économie équitable? Le sujet est passionnant et la constitution d’un projet d’achat de prestations intellectuelles durable, par sa portée indirecte potentielle, complexe mais surtout multiple et étendue et par sa faculté de transformation systémique constitue un levier majeur vers une société durable. Il interroge la responsabilité sociétale, morale et éthique du conseil et des visions sous-jacentes qu’il porte. Il se promet donc bien de contribuer à renforcer le sens de l’action régionale à travers la manière dont les différentes directions conjuguent leurs compétences et collaborent pour explorer les manières de dérouler la co-construction d’un projet d’achat durable au cours des trois semaines de résidence qui se tiendront de juin à septembre au sein de la Région.

Les prochains mois seront consacrés à mettre en place cette résidence en termes pratiques: où installer la résidence dans l’immense Hôtel de Région pour qu’elle soit à la fois suffisamment proche du quotidien de chaque direction tout en restant dans une posture transversale et visible par tous: est-ce que l’on peut installer et mettre en scène ce chantier ‘achats durables’ physiquement dans l’atrium, près de l’entrée où passent toutes les populations qui passent à l’Hôtel de Région ? Quels sont les profils à rechercher pour l’équipe de résidents afin d’impliquer toutes les différentes compétences de la Région et les faire converger : de l’ethnologie et de la sociologie pour entendre et décrypter les mécanismes de fonctionnement actuels, du « design » pour construire les achats comme un projet créatif et participatif, une petite équipe pour faire bonne place aux agents de la Région, produire une posture de collaboration entre eux et s’insérer dans le groupe achat public durable déjà constitué ? Quels sont les précédents en matière d’achat durable et de prestations intellectuelles, les pratiques remarquables (prometteuses ou problématiques) à la Région, dans les collectivités territoriales avec lesquelles elle est en relation mais aussi ailleurs, en France, à l’étranger: pourrait-on organiser au sein de la première semaine de résidence une collecte de bons et de moins bons exemples en particulier sur les effets induits par les achats durables et les potentiels de transformation dans leur application au domaine des prestations intellectuelles ? Comment concevoir cet achat de manière participative en s’autorisant dans ce contexte fictif à expérimenter ? Comment utiliser au mieux le code des marchés publics comme un outil en collaboration avec un échantillon représentatif de prestataires et cabinets d’études externes de la Région? Et encore bien d’autres questions à débattre et à mettre au point d’ici juin pour affronter ce vrai sujet au cœur du fonctionnement de la machine administrative !

Gérer le foyer du lycée comme une auberge espagnole

Une réunion sur l’aménagement du foyer

Voilà plus de trois ans que le foyer destiné aux lycéens de Gabriel Fauré est laissé dans un état d’abandon. Les élèves n’y viennent pas et pour cause : le lieu est sans âme, parsemé de chaises en bois dur, et, paraît-il, il y fait très froid l’hiver. De surcroît, le lieu se trouve à l’écart des flux de circulation les plus importants du lycée.

Une CPE de l’établissement, Myriam, a décidé de s’emparer du problème. Elle convie les résidents de la 27e Région à participer à une réunion sur l’aménagement du foyer, en présence des représentants du CVL, ceux du FSE, des professeurs principaux de seconde, du proviseur adjoint et des élèves d’arts plastiques qui ont travaillé à des projets d’aménagement du foyer.  Nous profitons de cette occasion pour exposer notre projet pour le foyer auquel nous avons longuement réfléchi.

Notre proposition : responsabiliser les lycéens

David raconte son expérience d'aménagement des toilettes du lycée

A travers la référence au film L’Auberge Espagnole, nous proposons de gérer le foyer comme une colocation. Cette proposition est née du constat que le foyer doit répondre à des attentes parfois contradictoires de la part des étudiants et lycéens. Les élèves de BTS veulent un lieu où déjeuner. Les lycéens veulent un lieu confortable où se détendre. Les salles de musique étant adjacentes au foyer, il faut également tempérer entre le bruit que font les élèves en pause et le bruit des instruments de musique. La colocation implique l’idée de cohabitation mais aussi de responsabilité. Si je suis locataire d’un espace, j’ai certaines responsabilités : je l’aménage et je l’entretiens. Dans une colocation, personne ne décide de l’aménagement global de l’appartement, mais chacun apporte ses meubles et le tout s’organise dans un joyeux désordre.

Nous proposons un moyen concret d’initier la colocation : doter chaque classe d’un chèque cadeau de 20 euros destiné à l’achat d’un meuble ou d’un élément de décoration ou de n’importe quel objet destiné au foyer. Si une classe souhaite acheter un objet plus coûteux, elle doit s’organiser avec d’autres classes. Les délégués seraient responsables, avec le prof principal, d’organiser la délibération entre les élèves.

La prise de décision collective, une utopie ?

Première réaction d’une élève de Première L « Le collectif, c’est une utopie. C’est toujours un petit groupe de personnes qui prend les décisions. » Derrière notre proposition, il y a la volonté de faire participer même les élèves qui n’ont pas l’habitude de s’engager dans des projets. Investis de la responsabilité de décider quoi faire avec leur dotation, l’ensemble des élèves serait de fait confronté à la question de l’aménagement du foyer. Nous touchons ici à une question centrale : faut-il impliquer tous les lycéens ou seulement les élèves les plus motivés dans le processus de décision concernant l’aménagement du foyer ?

La professeure d’arts plastiques quant à elle insiste : « Il faut d’abord aménager ce lieu pour qu’on puisse y habiter » Mais ce point est discutable. Faut-il aménager le lieu pour faire venir les lycéens ou faire venir les lycéens puis aménager le lieu ? Notre proposition part du principe qu’il faut d’abord mobiliser les lycéens, et que les questions d’aménagement se règleront dans la foulée.

La professeure d'arts plastiques partage son point de vue

Selon le proviseur adjoint, « en hiver, le foyer est vide car il y fait très froid. On ne pourra jamais rien faire tant qu’il ne sera pas mieux isolé. C’est par là qu’il faut commencer. » Romain, designer de la 27e Région, intervient. « Il y a trois catégories : ce qui relève du gros œuvre (isolation), ce qui relève du matériel (meubles, lampes…) et ce qui relève de la décoration (peintures, cadres…). Toutes sont importantes mais il faut choisir par laquelle commencer ». Par exemple, si de plus nombreux élèves investissent le foyer, la demande pour engager des travaux d’isolation auprès de l’administration sera plus pressante.

Privilégier le mode opératoire plutôt que le résultat

Les élèves d'art plastique montrent leur projets d'aménagement du foyer

Cette discussion met en lumière les différentes façons comment la démarche de la 27e Région diffère de la façon dont les problèmes sont généralement abordés au lycée. Les élèves d’arts plastiques montrent leurs projets d’aménagement du foyer. L’un a conçu un projet sur le thème du western, l’autre a développé le thème du home sweet home…ce sont des projets qui s’attachent avant tout à définir des univers décoratifs cohérents. Les professeurs comme les élèves présents sont d’ailleurs tous préoccupés davantage par l’aménagement final que par la recherche du levier qui permettra de démarrer la mise en œuvre du projet. Des élèves de seconde proposent « Il faut des canapés. Il faut jouer sur les lumières. ». Mais ce ne sont pas les projets d’aménagement qui manquent. Ce qui fait défaut, c’est de comprendre comment passer à l’action.

C’est pourquoi notre proposition propose un mode opératoire et non un projet d’aménagement de l’espace. Il cherche à définir comment amener les lycéens vers une gestion autonome du foyer, sans se prononcer sur le choix des meubles ou le découpage de l’espace. Difficile de trouver un compromis entre les deux démarches qui pourtant ne sont pas incompatibles. Mais Miriam, la CPE, est décidée à guider les élèves vers un travail collectif.

De possibles porteurs de projets?

Alors que nous approchons de la fin de la deuxième semaine de résidence au lycée Gabriel Fauré d’Annecy et que nos propositions s’affinent, nous les présentons à plusieurs personnalités stratégiques de l’établissement qui seraient susceptibles de porter les projets sur le long terme.

La cour d'entrée du lycée, sous le soleil

Marion Coupat, CPE, travaille à la fois au lycée et à l’internat. Elle a une connaissance très précise des élèves et du lycée. Elle est en charge de gérer une aide financière de la région pour le « projet de vie » de l’internat. Dans ce cadre, elle réfléchit à des dispositifs et des actions qui visent à créer plus d’espaces de détente et de moments de convivialité au lycée. Il s’agit de répondre à la fuite des lycéens vers les cafés du centre ville. Marion réagit plutôt positivement à l’idée d’installer une grande table dans la cour du lycée mais « il faudrait s’assurer, pour des raisons de sécurité, qu’un grand camion puisse toujours entrer dans la cour. » Mais ce qu’elle réclame depuis des mois en vain, ce serait que « l’on installe des bancs sur le bord de la cour, protégés de la pluie par la bordure du toit des bâtiment. C’est trop bête que vous ayez toujours vu le lycée sous le soleil. En hiver, on mange à la cantine en doudoune, et il fait moins quinze dans le foyer. » Le speed dating lui a donné des idées : « C’est vrai que ce serait bien pour que les élèves de l’internat fassent connaissance en début d’année. »

Nous rencontrons aussi M.Olry, chef des travaux. Il est en charge de la direction technique et de la gestion de la partie matérielle du lycée : informatique, vidéos projecteurs, commandes de livres, câblage…Il travaille au lycée depuis six ans. Il est très sensible au problème des « gens transparents» au lycée : « Il y a un repas commun à tout le personnel en début d’année mais il n’y a pas vraiment de partage. Chacun reste entre soi. » Il regrette que ses collègues ne soient pas plus respectueux du personnel technique et de nettoyage. « Il y a un employé qui passe plus d’une heure chaque soir à s’assurer que les fenêtres sont bien fermées et les lumières éteintes. » Le trombinoscope collectif affiché au lycée pourrait être une réponse possible mais « il faudrait constamment l’actualiser. Beaucoup d’agents de nettoyage sont des contractuels envoyés par la région qui ne restent ici que peu de temps. »

Quand je lui montre les projets qui vise à libérer et encourager l’expression lycéenne, M.Olry rappelle la nécessité de « trouver un équilibre entre les droits et le devoirs. Une ouverture totale conduirait à du n’importe quoi. » Mais il a très envie que les élèves prennent d’eux-mêmes des initiatives pour aménager le lycée. « Si ça ne tenait qu’à moi, les élèves pourraient peindre sur tous les pans de murs blancs de la cour. »

La cantine du personnel. Parmi eux, des porteurs de projets?

Une rencontre avec les représentants de la fédération de parents FCPE Françoise Herveleu et Sophie Megani et avec la responsable de l’association Entraide, Lucrèce Teissier, qui mobilise les lycéens et étudiants de Gabriel Fauré pour donner des cours de soutien à domicile à des élèves de primaire, ouvre des perspectives. Les parents d’élèves sont sensibles au projet de parrainage – « C’est d’ailleurs déjà une forme de parrainage non formalisé qui a lieu avec la bourse aux livres » organisée conjointement par la FCPE et le FSE rappellent-elles. « Il y a beaucoup de communication entre les parents, beaucoup d’entraide parentale. » Pourraient-elles nous aider dans la mise en place du projet de parrainage ?

Les professeurs sont également des porteurs de projets potentiels : des professeurs de lettres, philosophie et d’éco-gestion sont d’accord pour faire réfléchir leur élève au projet de signalétique poétique et critique dans le cadre de leurs cours.

Où sont les porteurs de projets?

A ce stade de la résidence, nous jugeons nécessaire de tenir la région au courant de notre action. Jacky rencontre Jean-Pierre Delbegue et Cécile Ouvrier-Buffet, de la direction des lycées à la région Rhône Alpes. L’entretien consiste à leur expliquer la démarche de la 27e Région. La région ne s’impose pas aujourd’hui comme un véritable relais.

La réaction des « adultes » du lycée à nos projets sont dans l’ensemble positive. Il faut désormais créer le cadre dans lequel certaines personnalités pourraient se positionner comme porteurs de projets à moyen et long terme.

Journée Kulte: la parole aux lycéens

La journée Kulte

Le lycée Gabriel Fauré est aujourd’hui entièrement investi par le festival organisé par les lycéens membres du FSE (association du foyer socio-éducatif). C’est une journée banalisée : les cours sont annulés et les élèves sont invités à assister à des spectacles et des concerts qui reflètent la variété des pratiques culturelles ayant lieu au sein du lycée. La programmation a été conçue par les lycéens.

Danse à la journée Kulte

Thiphaine, élève en horaires aménagés danse, s’est beaucoup impliquée dans l’organisation de Kulte. Elle met le feu pendant une bonne partie de la matinée avec d’autres jeunes danseurs de hip hop sur une scène installée dans la cour de récré. Alors que cet espace est d’habitude déserté par les élèves, ils sont aujourd’hui nombreux à s’y être rassemblés pour applaudir les artistes.  Au cours de l’après-midi on peut assister à un concert de jazz dans le foyer de l’espace Gabriel Fauré, qui revêt un aspect totalement différent d’à l’accoutumée. Le lourd rideau de velours noir qui bloque la lumière lui confère une atmosphère chaleureuse. On peut aussi préférer assister au défilé des élèves du CFA qui présentent leurs créations coiffure. Des évènements ont lieu simultanément pour que chacun choisisse selon ses goûts.

Retour sur le speedating

Des groupes d’élèves sont tranquillement assis ici ou là, en particulier autour des tables de jardin qui ont été installées dans la cour pour l’occasion. C’est le moment idéal pour aller à leur rencontre et les interroger sur ce qu’ils retiennent de nos projets, notamment de l’événement speed dating d’hier, et sur ce qu’ils perçoivent de l’action de la 27e Région. Olivia, interne, élève de seconde en horaires aménagés musique, est un peu incertaine quand je l’interroge : « Vous posez des questions. Vous vous intéressez pour améliorer des choses. » En revanche, quand il s’agit de décrire le speed dating d’hier auquel elle a participé, les mots lui viennent plus facilement : « C’était marrant. Surtout, c’était pratique, enfin, utile. Ca a permis de rencontrer des gens. Il y a des filles de l’internat à qui c’était la première fois que je parlais. C’est pas le genre de filles avec qui je traîne d’habitude. »

Rebecca, qui était venue avec elle, qualifie le speed dating de « drôle » et « trop court ». « C’est dommage que tout le monde se soit dispersé à la fin » regrette-t-elle. Je l’interroge sur ce dont elle a discuté lors du speed dating : « On a parlé du lycée, de nos options et de ce qu’on voudrait faire plus tard. On a comparé les lycées avec des élèves de Lachenal. » Sur la 27e Région : Vous organisez des choses entre lycéens. Vous répondez à nos attentes. Vous améliorez les choses. »

La cour de récré le jour de la journée Kulte

Que fait l’équipe de Territoires en Résidences selon vous?

Jonathan élève trompettiste, a participé aux deux réunions d’information que nous avons organisées au lycée. Décrire l’action de la 27e Région en trois mots ? « Innovation, engagement, changement. » Il précise ce qu’il entend par innovation : « L’innovation ça va avec le changement. C’est apporter du nouveau et une nouvelle façon de voir les choses. Au sein du lycée on manque de recul. Parmi vos projets, il y a des idées auxquels on n’aurait pas pensé. J’aime en particulier ceux qui visent à améliorer la communication, la grande table, le speed dating… »

Chloé est élève en première S2 avec l’option audiovisuel. Elle nous a accompagnés hier au Pâquier pour filmer le speed dating. Avec d’autres élèves, elle réfléchit déjà à comment l’organiser elle-même. « Il nous faudrait un créneau de 15/20 minutes pour que les gens puissent continuer de discuter ensuite. La pause c’est un peu court. » Si pour elle, la 27e Région, c’est « de l’animation pour tous publics», pour Angelina, élève en terminale STG, « c’est une approche…une visualisation…une analyse des points forts et des points faibles de toute la structure du lycée. » Elle est à l’internat et elle a entendu parler du speed dating d’hier. « Ca a l’air sympa » dit-elle. Je lui demande son avis sur notre projet de signalétique poétique et critique. A propos des plaques de rues peintes à la peinture à tableau sur lesquelles les élèves pourraient inscrire leurs propres dénominations, elle s’enthousiasme : « C’est une idée innovante ! ». Pour le grand escalier, on parle souvent de « l’escalier du milieu. » L’accueil vitré dans le hall du lycée c’est « l’aquarium », la salle R300 c’est « la salle des langues. » L’idée de marquer des itinéraires et des tags au mur l’emballe moins – « ce serait vite dégradé ».  Quant à la grande table placée dans la cour « Ca ne changerait rien. Les groupes d’amis resteraient entre eux. »

Le lycée, un terrain complexe

Aller au contact des élèves, tester des idées auprès d’eux, imaginer d’autres projets au cours de la discussion, est le travail quotidien de l’équipe de Territoires en Résidences. Nous n’oublions pas cependant que les élèves ne sont pas les seuls destinataires de notre action. Professeurs, personnel administratif, mais surtout agents techniques et agents de nettoyage sont aujourd’hui au cœur de notre réflexion. Le lycée, qui comprend des catégories de personnes dont les perceptions varient beaucoup, est un terrain de travail complexe. Traiter ses habitants comme un tout ou spécifier les attentes des différentes communautés consiste presque en une décision politique.

Première visite au lycée de la Flèche

Depuis presque un an, la 27ème Région nourrit des échanges avec la Région Pays de la Loire et plus particulièrement avec sa commission éducation. L’envie commune de mener une résidence sur un lycée de ce territoire a abouti, vendredi dernier, sur la visite d’un lycée à la Flèche pressenti comme lieu d’accueil de notre résidence. A nos côtés pour nous accueillir, de nombreux « habitants » de ce lycée (proviseur, personnel administratif, enseignants, élèves, personnel technique…). Mr Williamson, chargé de mission lycée à la Région nous accompagnait également. Il en a profité pour nous remettre le référentiel du lycée du futur tel qu’il a été établi par la région Pays de la Loire. A la lecture de ce document, on se rend compte que par certains aspects ce lycée est proche du lycée du futur, par d’autres il en est très loin.

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Deuxième jour, nos idées…

Un sujet qui a le vent en poupe

Nous rencontrons Télé Rennes qui fait un reportage sur la Ruche, sa spécificité vis à vis des autres réseaux sociaux, son avenir.
Sur France 3, au journal régional de 19h, est diffusé un reportage plus généraliste sur les réseaux sociaux.

L’usage de ces réseaux sociaux semble de plus en plus titiller la question de la gouvernance territoriale. Le réseau peut permettre l’émergence d’un registre plus informel d’expression publique.

Les collectivités territoriales sont-elles prêtes à compter avec cette nouvelle parole ?
Pourquoi ne pas inviter des agents territoriaux à animer le groupe d’un réseau social sur les thématiques qui les concernent ? Comment cette contribution peut-elle être aménagée sur leur temps de travail et entrer dans le cadre de leur mission ? se demande concrètement Richard Delogu.

Avant de penser cette possible collaboration, nous cherchons plus modestement à scénariser des situations de véritable échange citoyen sur le réseau.
ex: Partager un article du Wiki, donner son avis (géolocalisé) dans le cadre d’une concertation urbaine, raconter un souvenir à tous, créer un collectif d’habitants pour améliorer le covoiturage du quartier, ou rêver sur la ville du futur…


Autant de situations qui ne répondent pas aux seules logiques dites utilitaristes (1) qui voudraient qu’un internaute « moyen » désire toujours être connecté, savoir où il est et avoir beaucoup d’amis, mais cherche également à raconter des souvenirs, se perdre dans sa ville et être surpris.

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Présentation de notre perspective

La fin de journée est consacrée à la restitution de scénarios possibles pour les futurs réseaux sociaux en ligne. Depuis la première semaine, les questions posées, les possibles envisagés se sont étoffés et affinés. Cela a donné naissance à une dizaine de scénarios que nous présentons à une quinzaine de personnes parmi lesquelles des salariés et administrateurs de Bug, des personnes de Rennes métropole et du service Développement numérique régional de la Région Bretagne.

Nous présentons nos dix scénarios et s’en suit une longue discussion informelle avec les personnes présentes. Ces échanges nous aident notamment à faire le tri entre les propositions qui apparaissent immédiatement faisables, appliquables et celles qui donnent à penser mais dont on ne voit pas bien comment on pourrait les mettre en place. Ces dernières servent de boussoles, de visions « d’avenir » de ce que serait pour nous un réseau social débarrassé de la  comparaison avec Facebook. Apparemment, d’après les remarques entendues dans l’assistance, notre présentation a aidé certains à se projeter loin de cette comparaison.

« Moi j’aime pas du tout Facebook et je comparais sans cesse la Ruche à  ça, maintenant, je vois mieux la différence »

« Et mes amis dans tout ça, ils sont où ? »

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La présentation de nos propositions

citoyenneté

(1) Nicolas Nova dans les Médias géolocalisés évoque cette vision très rationaliste pour laquelle « l’action d’un individu reposerait sur des logiques d’optimisation des rencontres et le gain de temps« .

Résidence en région PACA / Semaine 1 épisode 2

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La première semaine de résidence riche de 18 entretiens se poursuit avec deux catégories de rencontres. La première, avec l’équipe A.G.I.R pour comprendre les outils d’encadrement des projets, et la seconde, avec les porteurs de projets pour se faire une idée de leur application sur le terrain. Voici une sélection d’entretiens parmi les différents types d’acteurs du réseaux AGIR.

La maison Tomachaud

L’entretien avec l’architecte est l’occasion d’aborder la question de l’appui des petits projets d’architecture par des collectivités territoriales.

Entretien avec larchitecte Jérôme Solari

Le soutien des projets architecturaux demande aux institutions une réelle connaissance des chronologies de projet, et ce dans le but de prolonger l’élan souvent fragile des petits porteurs de projet. A ce titre le Label BDM soutenu par A.G.I.R propose des outils web d’accompagnement très intéressants.

La chambre d’agriculture

Le programme AGIR s’associe à la chambre d’agriculture pour aider 100 exploitations agricoles à diminuer de manière drastique leur consommation d’énergie.

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La région se rapproche ainsi d’un acteur de terrain qui connaît bien les réalités économiques des agriculteurs. Thomas Fouant nous explique le rôle des « tête de réseaux », véritables pivots entre les outils régionaux et les particuliers porteurs de projet.

Pays des Alpes de Haute-Provence

Le projet à pour but de développer l’exploitation de la forêt du Pays à des fins énergétiques locales.

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Hervé Foucher se charge de développer la demande et l’offre de bois-énergie sur l’ensemble des communes du Pays. Développer l’offre grâce à l’analyse et la cartographie de l’ensemble des ressources disponibles (forêts publiques et privées). Développer la demande en aidant les communes à construire des chaufferies bois pour les bâtiments publics.

Gîtes de France

Responsable Gîtes de France pour les 100 gîtes exemplaires, Patricia Pansier nous décrit les nombreuses casquettes de “la tête de réseaux”.

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Dénicher les porteurs de projet potentiels, aider les petits porteurs de projets à remplir les dossiers de candidatures, faire remonter les difficultés des particuliers auprès d’A.G.I.R, affiner les critères de sélection pour définir clairement l’exemplarité d’un gîte, etc.

La ferme de l’Authentique

Isabelle Cacard répond à l’appel à projet 100 exploitations exemplaires et construit actuellement une exploitation à faible emprunte carbone.

Elle nous décrit l’historique de ce projet et la façon dont A.G.I.R a pu intervenir sur un projet global aux objectifs variés (basse consommation des installations, faible consommation d’eaux usées, reconstitution du bocage, recyclage des rejets toxiques…). Une nouvelle collaboration est à imaginer avec A.G.I.R autour de l’exemplarité de l’exploitation: comment communiquer au public l’activité de la ferme et les outils régionaux qui ont permis sa réalisation?

UrbanCoop

Nous rencontrons M. Gambonnet, opérateur immobilier coopératif, en charge du projet de lotissement de Port Saint Louis.

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Le projet offre la possibilité à des personnes aux revenus modestes d’accéder à la propriété, en proposant des maisons à très basse consommation énergétique (label Effinergie).La collaboration avec A.G.I.R est basée sur le constat suivant: un habitat écologique n’est pas forcément un habitat cher. Et, que ce soit lorsqu’elle s’adresse aux particuliers ou aux entités territoriales subordonnées, la région à tout intérêt à communiquer les économies d’énergies lorsqu’elles riment avec économies d’argent.

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Carte des entretiens par les résidents / Felix Compère et Alexandre Mussche




Quel désir de « local » pour le numérique?

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Au programme de cette matinée du jour des enfants:

– Tout d’abord un débriefing de notre courte présentation publique de la veille.

Cet accrochage sommaire et volontairement simple dans la cafétéria de la Maison des Associations nous a permis d’engager de nouvelles discussions techniques et théoriques avec BUG. Notamment chercher à faire coïncider au mieux notre résidence avec l’action du futur chargé de mission que va recruter l’association dont l’une des missions sera de coordonner et d’animer non seulement la Ruche mais également le projet d’un wiki Rennes.

– Enfin, nous avons pris un temps d’écriture pour mettre au clair nos perspectives d’action/réflexion. A la recherche d’une définition de la Ruche… où le « social » ne serait pas un seulement un mot galvaudé et où les possibilités d’échange éviteraient le spectre « facebookien » du seul lien faible.
Aider à ce que cette initiative centrée sur une technologie ne prenne pas la technologie comme seule raison d’être. Pour cela, nous souhaitons imaginer en collaboration avec BUG les outils évènements, rencontres, affichages publiques) qui permettraient de dynamiser, motiver cette communauté virtuelle (actuelle et à venir).

Quels outils?

– Des options sur le site (plus précisément la carte de la page d’ouverture) qui allieraient une possibilité de géo-localisation, de présentation d’évènements (désir des associations) mais aussi une invitation à ajouter des infos sensibles et subjectives des habitants et leur suggestion. Ce qui permettrait de rendre sensible dès la première page du site, l’esprit de co-construction de La Ruche et pour mettre en évidence le potentiel d’une géo-localisation de proximité, « locale ».

– Inventer des évènements « ruchiens » qui seraient à cheval entre les Apéruches (déjà mis en place avec le CRES l’année passée avec cette qualité des thématiques abordées) et des propositions plus ouvertes, hybrides, festives. Pourquoi pas la fête annuelle des cyber-pôles où chacun amène son avatar de la Ruche ou encore des actions collectives urbaines initiées par des artistes ou « activistes de la ruche »ou …
La liste est à inventer, compléter ensemble…P1030935

Quel désir de « local » possible pour le numérique?

Pour avoir quelques pistes pour enrichir cette liste et pour que ces perspectives restent ancrées dans les pratiques et envies des rennais, nous sommes allés visiter le Forum du Landrel (Blosne, quartier sud de rennes étiqueté « à problème »). Nous avions pris rendez-vous avec Yassin, l’animateur du pôle multimédia, que nous avions rencontrés brièvement lors de notre journée de repérage.
Il nous a présenté le pôle et introduit à la dizaine d’enfants agglutiné autour des écrans.

Nous circulons un moment, avec deux jeunes filles, sur le site de la Ruche, immédiatement elles posent la souris sur la carte et cherche le quartier du Blosne,comme pour vérifier qu’il existait bien sur cette carte de Rennes. Comme on regarde sa photo perso. Elle découvre que leur centre est inscrit sur la ruche, mais que sur la « fiche complète » rien n’est écrit d’autre que ce qu’elles savent déjà…

Pour que le réseau puisse affirmé sa qualification de « social », nous avons souhaité rencontrer les autres animateurs de quartier/de rue qui travaillent au Forum et utilisent de temps en temps le pôle multimédia.
Quelle possibilité voient-ils pour un réseau comme la Ruche dans leur pratique d’animateurs et pour la vie du quartier ?P1030931
Ferdinand, animateur de la maison de quartier, nous donne quelques pistes mais avoue ne pas réussir à « imaginer la force d’un réseau local »
Quelques pistes:

– lien entre la ville d’habitation (Rennes) et le pays (ville) d’origine pour les populations immigrées. En effet, le multimédia peut aider à nourrir les échanges avec le pays d’origine. (Valoriser sa culture, se sentir proche par vidéo conférence, partager un moment collectif, cuisine etc…)

– renforcer la visibilité des actions du centre

Au Triangle, dans le quartier du Blosne

Au Triangle, dans le quartier du Blosne

16h Visite de l’atelier urbain du Blosnes (lieu de concertation publique pour la requalification du quartier du Blosnes)

Rencontre avec la personne chargée des micro animations de concertation auprès d’enfants et adultes du Quartier. Elle nous confie que l’outil internet pourrait être davantage utilisé pour cette concertation qui concerne la ville (forum, visualisations..) mais qu’elle n’a pas la compétence pour le mettre en place.

La ruche nous apparaît comme une plateforme où il serait pertinent de rendre publique des impressions, des souvenirs des rennais et où l’on pourrait y échanger des avis concernant ces projets urbains. La carte apparaît encore comme un outil pertinent qui permettrait de localiser les lieux de la ville « débat »,les « zones » à re / penser collectivement.
Sorte de « journal de quartier » sans texte mais intuitif et évolutif qui susciterait aux rennais l’envie de participer aux groupes de discussions que propose la Ruche.P1030897