En ce mercredi matin, une partie de l’équipe rencontre les élus de la Commission d’Appels d’Offres. La Commission a siégé pendant la première partie de la matinée et nous les rejoignons pour une séance de travail sur les propositions d’actions élaborées avec les agents au cours des deux précédentes journées. Il s’agit d’évaluer pour chacune des actions l’impact attendu et la difficulté de mise en oeuvre, dans l’idée de prioriser les actions à entreprendre.
Avant cela, l’équipe propose un temps de dialogue à bâtons rompus sur le fonctionnement de la Commission et du processus des marchés à la Région de manière plus générale. Nous apprenons beaucoup de cet échange animé, sur la nature de la participation des élus à l’ensemble du processus d’achat, sur leur difficulté à peser sur une fonction d’achat non centralisée et dont la politique reste donc en grande partie implicite.
Les élus rencontrés ont particulièrement conscience des conséquences de la dépense publique. La Région Rhône-Alpes a un impact sur le secteur économique et indirectement sur les conditions d’exercice de ce secteur et les modes de travail. Dans le cadre d’une prestation intellectuelle, le caractère immatériel de la prestation permet difficilement de se raccrocher à des visions classiques de développement durable apportant des preuves tangibles et matérielles comme l’utilisation de bois écocertifié dans la construction d’un lycée. Autre exemple, l’intégration des clauses d’insertion relevant des enjeux sociaux du développement durable est une avancée facilitée par la place prédominante de la Région en tant qu’acteur de l’insertion professionnelle. Cette position lui donne une latitude plus large pour s’assurer du bon respect des engagements des entreprises. Or dans la prestation intellectuelle, il est difficile d’appréhender la « durabilité d’une réponse ». Le principe déclaratif n’inspire pas la confiance, les stratégies de certains prestataires souhaitant absolument remporter un marché quitte à dévoyer les réalités de leur travail, ne garantissent pas le résultat attendu par le commanditaire.
Une bonne heure est ensuite consacrée, comme prévu, aux débats sur les propositions d’actions à entreprendre, en interne à la Région ou en externe du côté des prestataires. L’équipe a beaucoup travaillé, depuis le début de la résidence, avec plusieurs agents, de directions différentes, sur des pistes de solutions et d’expérimentation. A ce stade, le point de vue des élus est donc particulièrement précieux pour les affiner et les hiérarchiser. La plupart des propositions suscitent des débats de fonds. Certaines sont finalement jugées anecdotiques, irréalisables ou non vérifiable (demander le plan de formation de l’entreprise) tandis que d’autres méritent un approfondissement (intégrer un critère de parité homme / femmes).
Cette approche interactive entre élus et techniciens a produit un partage des points de vue ou chacun a pu conserver sa place. Les élus ont apporté leurs ambitions pour le territoire et leurs connaissances et les agents quant à eux, leur compétences techniques au regard de la procédure et des enjeux du développement durable en Région.
* Les échanges ont concernés trois élus, la DAJ représentée par la responsable de la commande publique, la DGS représentée par la chargée de mission développement durable en charge de l’éco-responsabilité et de la clause d’insertion, la DGMTRE représenté par un chargé de mission prospective et évaluation et trois résidentes de la 27e Région.
Micro-voyage d’étude prestataires
Le mercredi après-midi a été l’occasion de partir en voyage avec 3 agents de la Région, enfin, plutôt en « micro-voyage » (dans Lyon) pour aller rencontrer deux prestataires… durables ?
L’objet de ce Micro-voyage d’étude chez des prestataires est de rencontrer et d’échanger, avec des prestataires de la Région, sur le développement durable, leurs engagements et leur vision de « l’achat durable d’une prestation intellectuelle. »
Notre petit groupe d’agents et de résidents est accueilli dans les locaux de l’entreprise du premier prestataire visité et la discussion sur le « développement durable et l’entreprise » commence autour d’un petit café/thé. Les prestataires nous expliquent ce pour quoi ils pensent être durables (bilan RSE, compensation carbone, politique d’emploi, types de contrats, nombre de stagiaires…), expriment leur souhait de voir les offres de la Région intégrer et valoriser leurs efforts et engagements dans les clauses des futurs marchés…
La suite de ces deux visites, riches en échanges se termine au café du coin pour un débriefing à chaud et un échange des impressions de chacun sur les visites et l’expérience en elle-même.
Une première ébauche de « rapport d’étonnement » est alors été réalisée sous la forme de commentaires et réactions donc voici quelques verbatims :
- » C’est intéressant de se déplacer ensemble chez les prestataires notamment pour les agents, qui comme nous à la DAJCP, ne les voyons jamais… ».
- Étant hors du cadre d’un marché » les prestataires peuvent s’exprimer plus librement. On sort du jeu de rôle habituel… ».
- Enfin, » rencontrer et connaître les prestataires de la Région, ça aide à construire de la confiance « . N’est-ce pas là une des bases de ce que devrait être un achat durable ?