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Jeudi 7, debriefing général

Priorisation des projets

Une bonne partie de la journée a été consacrée aujourd’hui à la priorisation des douze projets présentés mardi soir. Tous n’ont pas le même potentiel, et surtout ne demandent pas la même implication. Nous avons donc préparé une carte-image par projet de façon à pouvoir les organiser facilement.Nous avons choisi, entre nous d’abord, puis avec le proviseur les projets les plus faciles et les plus rapides à mettre en œuvre après notre départ. priorisation des projets

Les projets évidents

Deux projets sortent du lot et devraient continuer à se développer. Le Campus Wall d’abord pour le quel nous avons construit une sorte de mini programme d’évolution. Ce projet que nous avons bien amorcé devrait continuer à mobiliser des énergies. Les rencontres avec l’architecte ensuite, dont la prochaine séance est prévue fin septembre. Mr Bruley, le proviseur, nous a proposé d’en profiter pour venir présenter la résidence. La rencontre aurait lieu à la salle Jean Villar et serait ouverte à tous les habitants de la vallée pour communiquer plus généralement les plans du futur lycée. « Beaucoup pensent encore que le projet n’aura pas lieu – nous confie Mr Bruley – et cette présentation pourra permettre de faire comprendre le projet aux habitants ».

Les projets à adapter

D’autres projets peuvent se mettre en place, mais demandent un peu d’accompagnement de notre part, et l’adaptation de notre idée de départ. Cette journée de mercredi et celle de demain nous permettent de rencontrer certains acteurs qui ne pouvaient pas être là mardi et d’adapter les projets en fonction de leurs avis.

Les projets qui se feront d’eux même

Parmi les projets certains devraient exister par eux mêmes, sans que nous ayons besoin de les pousser outre mesure. Le Jardin Aromatique par exemple ou le J-1000, décompteur des jours du chantier ont été spontanément récupérés par des professeurs ou personnels du lycée. L’objectif est rempli, nous avons proposé l’idée, les acteurs se les sont appropriés.

Enfin, les projets trop ambitieux

Les derniers projets sont ceux qui paraissent trop ambitieux ou qui demanderaient qu’un porteur se manifeste pour vraiment développer le projet. Pour cela nous les laisserons entre les mains du proviseur, comme de bonnes idées à envisager pour plus tard.

Adaptation de l’exposition en feuille de routes

Feuilles de route

Nous avons convenu avec le proviseur que l’exposition devraient être démontée à la fin de la semaine prochaine, pour qu’elle ne puisse pas se dégrader en vieillissant. Nous avons donc décidé de nous consacrer désormais à la production de « feuilles de routes » qui reprennent au minimum ce que nous avons afficher dans l’exposition: la présentation d’une idée et les questions que le projet soulèvent. Pour les projets qui sont les plus avancés, nous travaillons à l’amélioration et la précisions de la façon dont le projet peut se développer.

Visite de l’espace d’exposition

visite de l'expo

Nous profitons également de cette journée, pour faire visiter l’espace d’exposition. Nous avons installé notre bureau dans le couloir, avec un panneau « dérangez-moi » afin de provoquer le dialogue avec les passants, professeurs ou élèves et discuter autour des panneaux affichés. Les réactions sont diverses . « ça pète » disent les élèves, « c’est intéressant ça donne des idées » racontent les professeurs. « Le problème c’est cette supposition » disent certains, en émettant des doutes sur le ton donné aux textes qui selon eux, n’aident pas à s’approprier le projet. Cette question de l’appropriation des projets et primordiale et nous allons continuer durant la journée de vendredi à proposer les feuilles de routes aux différents porteurs de projets pour leur permettre de continuer la dynamique sans nous.

Début de la troisième et dernière semaine de résidence

François Jégou présente les idées des élèves

Voilà la dernière semaine qui se profile. Il est le temps de faire le bilan sur nos deux semaines de résidence passées au Lycée Jean Moulin de Revin.
Aussitôt nos quartiers repris, nous consacrons notre première journée à construire la présentation des projets les plus prometteurs que nous avons imaginés avec le soutien des acteurs de terrain (élèves, professeurs, personnel, associations locales,…). Il s’agit d’une exposition de douze propositions détaillées, invitant les protagonistes potentiels à se rencontrer autour de projets pour leur futur lycée : le jardin aromatique, le pic-nic autour du carnet de correspondance, papi dans la classe, electrotech’artistique, le J-1000/buvette mobile, le club HQE, les parcours sportifs thématiques, la grande médiathèque de Revin, le salon des associations du lycée, le parrainage par une entreprise, le cours de com’ en vidéo et, l’incontournable club Campus Wall.
Nous nous sommes également attachés à préparer la venue de l’équipe d’architectes en charge du projet de reconstruction du nouveau lycée de Revin. Celle-ci a été conviée le mardi à venir rencontrer un groupe d’élèves du lycée pour que ces derniers présente les résultats de leur travail de réflexion sur l’agora centrale du projet et donc leurs idées et questionnements quant à l’aménagement du projet de lycée.

Tanguy Vermey et Duncan Lewis au lycée de RevinMardi 6 mai, lors de cette rencontre, nous expliquons la démarche de la résidence puis nous gagnons le couloir où sont affichées les pistes d’aménagement intérieur esquissées par les élèves. Duncan Lewis et Tanguy Vermet, les architectes accompagnés des responsables du projet à la Région engagent une séance informelle de questions-réponses avec les élèves et les résidents. Les architectes constatent avec surprise qu’ils partagent de nombreuses préoccupations des élèves. À leur tour de présenter leur projet, de l’esquisse globale aux vues détaillées du préau central. Un projet “conviviale”, “sexy” et “modulable”, tel que le décrit Duncan Lewis.

“Quand je livre un projet d’architecture, il n’est jamais terminé”
, ajoute-t-il.
Les élèves saisissent cette opportunité et redoublent de questions, maintenant qu’ils parviennent à mieux se projeter dans l’espace du bâtiment. Les interrogations traitent par exemple des équipements sportifs, de l’utilisation d’énergies renouvelables, de la superficie des espaces, de la place de l’informatique et des nouvelles technologies ou de l’accès pour les personnes à mobilité réduite. Comment poursuivre cette discussion au-delà de la présente rencontre? Etant donné que l’architecture intérieure n’est pas encore attribuée, n’y a-t-il pas là une occasion de collaboration entre l’équipe d’architecture et les lycéens? Mme Tombeur, professeur de communication au lycée professionnel lance alors qu’elle aimerait filmer le chantier du futur bâtiment. Quelle forme de participation des lycéen à cette grande entreprise : un dialogue à propos du chantier sur un blog? Des réunions mensuelles? Un emploi sur le chantier, comme le suggère un élève de BTS

Duncan Lewis présente son projet architectural aux élèves
A l’issue de cette première réunion, les élèves temoignent d’une envie de “laisser leur trace” dans le nouveau bâtiment. Tandis que l’équipe du projet architectural se réjouit du programme.
Même si Duncan Lewis raconte qu’il a récemment mené un projet d’architecture en Norvège où il engageait un dialogue avec les habitants du futur lieu, Denis Marshal, responsable du projet à la région nous confie que cette tournure reste exceptionnelle dans le paysage des constructions publiques.

Matthew Marino présente "parcours sportifs thématiques"
Aménageons ensemble le nouveau lycée est l’une des pistes faisant partie des treize propositions affichées dans le long couloir du lycée. Nous avons investi ce lieu et disposé les présentations des projets comme des points de rencontre, des “feux de camp”. Un large titre précède la description du projet, suivi de cinq questions que nous nous posons pour parfaire sa mise en place. Le soir, nous retrouvons une cinquantaine de curieux (élèves internes, conseillers municipaux, associations, professeurs, administration et personnel du lycée) venus arpenter l’espace d’exposition. Nous dressons en quelques mots les grandes lignes de chaque thème. Au fur et à mesure du parcours, les groupes d’intérêts se forment et commencent à échaffauder la mise en place des projets. Les projets remplissent une double vocation qui concerne d’abord le dynamisme du lycée actuel et futur, mais aussi la synergie des acteurs locaux qui n’ont que de rares occasions de se rencontrer. Déjà, plusieurs groupes se sont créés autour des thématiques du jardin d’aromates, de la vidéo du chantier, du Campus Wall…

SECONDE SEMAINE DE RESIDENCE…

François Jégou, 100409

Approfondir les solutions…

Le premier jeu de Cartes-solutions autour du thème d’un « Campus ouvert » élaboré à partir des visions et suggestions de la première semaine de résidence est utilisé en début de deuxième semaine pour reprendre et stimuler la discussion avec les uns et les autres. L’objectif est double: appropriation et approfondissement. Les exemples de projets et d’actions proposés dans les cartes correspondent-ils à ce que les habitants du lycée et les acteurs externes ont en tête? Comment vont-ils les modifier pour se les approprier? Peut-on déjà entrer dans les questions que poserait leur mise en œuvre? Des fiches sont préparées par les résidents pour recueillir le fruit des discussions sur les Cartes-solutions: au verso 4 cases Ce qui fonctionne déjà? Ce qui va être difficile? Quelles suggestions? Quelles étapes à suivre pour entamer la mise en place? et au verso, l’emplacement pour esquisser une nouvelle Carte-solution…

Lors d’entretiens informels ou de réunions en groupe, chacun selon son point de vue, son activité professionnelle choisi quelques cartes et les commente, les projette dans son propre contexte et parfois commence même à les développer…

semaine bloquée

Certaines Cartes-solutions rencontrent des actions déjà en cours et pourraient y trouver des synergies: « Semaines bloquées » ou l’auto-organisation d’activités éducatives par les élèves dans des périodes libérées de leur l’emploi du temps pourrait trouver échos dans le projet de mise en place d’un quota de 3-4 heures d’Accompagnement pédagogique renforcé dans la grille hebdomadaire des lycéens.

hébergement de spectacleDe même, « Hébergement de spectacle » s’insère parfaitement dans le projet de Programmation culturelle d’établissement qui envisage en particulier un partenariat avec la Salle Jean Villard de Revin, des échanges avec les comédiens de la compagnie La Stada qui y sont en résidence, leur intervention dans les classes sur le travail de comédien comme sur l’étude d’œuvre du programme de littérature…

D’autres Cartes-solutions évoquent des actions qui existent ailleurs ou qui ont existées par le passé au lycée de Revin:

De part son passé ouvrier, Revin et sa région sont riches en associations de tous types qui déplorent aujourd’hui le peu d’engagement des jeunes générations. échange d'heure associationBien au delà d’un « Échange d’heures avec une association » le lycée de Revin accueillait certaines années un véritable Salon des associations qui pendant une journée venaient présenter leurs activités aux élèves: un bel évènement à remettre sur pied pour gagner en visibilité et en recrutement!

Les bords de la Meuse aux alentours de Dinant font des envieux: c’est la ‘Côte d’Azur belge’, bien aménagée en équipements touristiques, accueillant belges et hollandais en vacances.  La promotion du tourisme local évoquées dans « Micro-tourisme local » pourrait trouver échos dans les formations doublement diplômantes appliquées à l’hôtellerie: deux langues français et néerlandais pour mieux accueillir le nord de l’Europe qui commence à s’implanter dans la région…

Enfin certaines Cartes-solutions font émerger des idées ou des envies nouvelles:

école des parents« L’école des parents » s’ancre dans le travail de médiation des CPE pour familiariser les parents avec la vie du lycée, leur enseigner toutes les facettes de l’école où vont leurs enfants pour les impliquer dans le suivi et la vie scolaire de ces derniers et plus génralement favoriser le dialogue parents-enfants.

Encore une fois « l’Échange d’heures avec une association » est une source de stimulation pour l’animation de la vie du lycée: L’AREL, l’Association Revinoise d’Education et de Loisirs qui anime des projets autour de la vidéo pour nourrir d’émission Revin web TV pourrait épauler les élèves chargés par la Région de faire un film témoignage tout au long de l’avancement du chantier du nouveau lycée.

parcours touristiquesLe « Micro-tourisme local » suggère une formule intéressante entre le sport et la valorisation touristique du territoire: créer avec les élèves, les professeurs d’éducation physique et sportive d’une part et les professeurs d’histoire d’autre part, des parcours à vélo qui rallient les hauts lieux de l’histoire industrielle de la vallée.

séminaire contre visite« Echange séminaires contre visites » suggère de multiples formes de collaboration avec les entreprises locales: relocaliser la formation permanente courte, les stages de mise à niveau et autres habilitations en utilisant l’infrastructure du lycée de Revin permettrait d’initier une présence d’industriels et de professionnels dans les locaux auprès des étudiants.

Et pour finir de restituer cette co-construction de solutions qualifiantes pour le lycée, quid d’envisager l’ouverture d’une nouvelle section de formation aux techniques du bâtiment HQE (Hautes Qualités Environnementales) dans le nouveau lycée à l’architecture intégrée au paysage, couverte de toitures végétale et si prometteuse en terme de développement durable…

…et les ancrer dans le réel

Projeter un lycée comme un ‘campus ouvert’ suppose une architecture adaptée et l’architecture du nouveau lycée si elle est prometteuse en tous points, mérite tout de même d’être interrogée. Comment peut-on entrer graduellement dans l’établissement? Accéder à certaines salles, au CDI, au centre sportif, à l’agora centrale… sans devoir ouvrir tout le site? Comment être bien accueilli hors des horaires scolaires sans avoir l’impression de passer par la petite porte?

Les élèves et le personnel d’encadrement sont séduis par ce qu’ils ont vu du projet. Ils se posent aussi toutes sortes de questions sur comment cette nouvelle architecture paysagère, étalées en gradins va transformer leur manières d’habiter le lycée… Est-ce que l’on verra bien le paysage de la vallée? Comment chemine t’on d’une classe à l’autre quand la sonnerie retentit? Où est-ce que l’on va pouvoir se retrouver pour discuter? En particulier une place intrigue beaucoup: comment va t’on se sentir dans cette grande agora centrale dans laquelle toutes les classes vont se déverser à l’heure de la récré? Est-ce qu’il y aura des bancs, des rambardes? Est-ce que l’on pourrait imaginer y installer une petite cafète autogérée? Peut-être même que le salon des associations évoqué plus haut pourrait s’y installer ou une exposition ou encore un spectacle….?

Les élèves de Nadine Krantz, Professeur de mercatique avaient déjà gambergé à partir de l’exercice projectif ‘Et si je pouvais…’ proposé par les résidents la première semaine. Ils ont fait des diagrammes: ‘habiter tous les jours au lycée’; ‘l’aménager pour d’autres élèves’… Ils ont même esquissé des petits schémas d’aménagement qui font ressembler un peu leur vision du lycée idéal à un village-vacances…

Cette semaine, avec l’aide des résidents ils se projettent dans l’agora: ils s’imaginent et se dessinent dans cet espace. L’idée c’est de se préparer pour inviter l’architecte: celui-ci à promis de venir au début de la troisième semaine les rencontrer pour encore mieux affiner l’avant-projet détaillé!

Le Campus Wall installé en première semaine ne représentait que la face cachée de l’iceberg: trouver quelques écrans et les installer dans un bel encadrement n’est certainement pas la partie la plus difficile. En revanche, assurer la gestion de l’information, animer le Campus Wall en assurant l’intérêt des utilisateurs sur le long terme est un travail bien plus conséquent et problématique. L’appétit pour une information digitale, dynamique et horizontale repérée lors de la première semaine demandait à être pérenniser dans la mis en place d’un véritable service. Avec la collaboration active de M. Ighzernali, Conseillé Principal d’Education et Mme Tombeur, Professeur de Secrétariat à l’initiative des deux premiers numéros du LP News du lycée de Revin, un Bureau d’éditeurs est créé. Ce n’est pas un club à proprement parler mais plutôt une contribution active de groupes d’élèves qui se succèderont chaque mois pour assurer la récolte, la sélection et la publication des InfoPub: des publicités pour des sources d’information, des petites annonces brèves diffusées en boucle, renouvelées progressivement et attirant l’attention sur des actions, des personnes, des évènements internes ou externes à l’établissement.

L’ensemble des caractéristiques de fonctionnement du Bureau d’éditeurs a été progressivement mis au point dans un dialogue entre élèves, personnels d’encadrement et résidents pour aboutir après 3 jours à la rédaction d’une charte de fonctionnement et d’un mode d’emploi du Campus Wall. Elle fixe les grandes lignes: un Bureau d’éditeurs mixte entre les deux lycée qui se réunit 2 fois par semaine; un ordinateur dédié installé dans le CDI; un renouvellement tous les mois avec un chevauchement pour permettre au Bureau sortant de former le Bureau entrant; des Responsables d’édition qui encadrent la publication et assurent un planning de renouvellement tout au long de l’année… Émilie, Lorine, Jean et Jannis se lancent dans l’aventure: ils assureront jusqu’à la fin du mois de mai la permanence du Bureau d’édition. Première tâche: se focaliser sur la prochaine semaine du Bien-être organisée dans le quartier, identifier les actions susceptibles d’intéresser le plus les lycéens, promouvoir les initiatives du lycée de Revin… Pour leur mettre le pied à l’étrier, les résidents organisent une micro-formation pour leur donner des notions de mise en page, de calibrage de textes et de cadrage de photos…

Le Bureau d’éditeurs démarre! En troisième semaine, il faudra poursuivre son ‘accrochage’ dans l’établissement: charte graphique avec les enseignants d’art plastiques; édition journalistique dans les classes de français; mise en place d’un réseau ‘d’antennes’ dans l’établissement et en dehors pour ‘rabattre’ l’information vers le Bureau d’éditeurs; articulation avec le nouveau site web du lycée et son blog d’actualités, diversification des programmes du Campus Wall susceptible d’inclure un clip vidéo sur l’avancement du chantier du nouveau bâtiment; un concours de pocket-films sur l’atmosphère conviviale du lycée; la présentation des scénarios de vie issus de la collaboration avec Territoires en Résidences…

L’attachement de la résidence à mettre en place et pérenniser le Campus Wall peut paraître curieuse: même si la circulation de l’information est apparue d’emblée comme une question clé au lycée de Revin, ce n’est pas seulement avec de la communication que l’on transfigure une institution publique… Dans le Campus Wall les résidents voient plus qu’un support d’information: ce projet semble ‘ré-enchanter’ ceux qui s’en approchent et qui y contribuent. Sa mise en place progressive catalyse en positif des frustrations diffuse. Puisse la boule de neige d’intérêt rouler et au fil de la participation grandissante, devenir une avalanche d’enthousiasme…

Début de la deuxième semaine, un « club campus wall » et des « cartes-solution »

Les premiers jours de cette seconde semaine de résidence nous ont permis de récolter des informations sur l’impact du Campus Wall.

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Rappelons, à titre d’exemple, que depuis l’installation du dispositif d’affichage, le nombre de candidats à une formation de sécurité routière annoncée sur le Campus Wall a presque été décuplé, nous rapporte Mourad Ighzernali.

Mourad Ighzernali

Conseiller principal d’éducation au Lycée, il nous a aidé à envisager comment ce dispositif qui semble efficace et pertinent pourrait trouver une forme plus pérenne. En effet, nous imaginons avec les acteurs du lycée des expérimentations, à un instant T. Mais comment vont-elles perdurer entre nos périodes de résidence et surtout après notre départ?

Première étape : créer un comité éditorial au sein des usagers du lycée. Nous avons donc rencontré ce mardi un groupe d’élèves et des professeurs de Bac Pro Secrétariat motivés pour contribuer au Campus Wall. Nous encadrerons Jeudi la prise en main du système sous la forme d’un atelier à destination des futurs « éditorialistes ». La question de l’information au Lycée Jean Moulin mobilise déjà différents acteurs : la classe de P2 Secrétariat rédige un journal qui fait état des News du Lycée professionnel, l’administrateur réseau ainsi qu’un enseignant volontaire viennent de mettre en ligne les sites d’accueil et d’actualité du Lycée, un intranet est en pleine élaboration,… Autant d’éléments qui peuvent dialoguer avec le Campus Wall.

présentation du mardi soir

A l’occasion de notre présentation du Mardi soir où nous dressons habituellement un bilan de l’action menée, nous avons rencontré une dizaine d’acteurs associatifs, communaux et régionaux, pour leur soumettre nos « cartes solutions » (cas prospectifs imagés).

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La réunion a soulevé questionnements et envies, et nous a permis de prendre connaissance des éléments existants ainsi que des difficultés relatives à ces cas. Outre l’écho quelque peu sombre de l’évolution de l’industrie dans la région, nous avons pu déceler un réel enthousiasme pour l’action menée par Territoires en Résidences, qui apporte un regard positiviste dans la vallée.

A L’ISSUE DE LA PREMIERE SEMAINE DE RESIDENCE…

François Jégou, 240309

Nouveau lycée par Duncan Lewis

Un lieu en perspective…
Qu’est ce qui rend le lycée de Revin – et donc notre résidence – spécifique? Certainement le panneau affiché fièrement dans le hall d’entrée de l’administration montrant les plans du nouveaux lycée qui va être construit en place et lieu de l’actuelle Cité Scolaire: une architecture intégrée dans le paysage, couverte de toit végétaux, prometteuse en terme environnemental comme en matière de renouvellement du climat social du lycée: un nouveau Lieu indiscutablement vers lequel les regards sont tournés…
Pour Elise Vignaud, programmiste arrivée lundi avec l’équipe de résidents, l’analyse des plans laisse présager certaines améliorations dans la vie du lycée du fait même de la nouvelle architecture. Une grande agora centrale couverte assurera la rencontre et le mélanges des populations: lycée professionnel et général; élèves de différentes spécialisations, professeurs et personnels administratifs etc. Le nouveau lycée sera aussi certainement un lieu agréable, ouvert sur le paysage magnifique de la vallée de Meuse, pourvu d’espaces accueillants, bien équipés où il fera bon s’installer, rester travailler au lieu de passer pour donner son cours ou le prendre et s’en aller au plus vite.

… des questions au-delà du lieu.
D’autres questions se rapportent moins ou pas du tout à l’architecture. Au-fur-et-à-mesure du rythme soutenu des interviews et des rencontres, l’équipe de résidents fait connaissance avec les spécificités d’un lycée: un lieu peuplé en majorité d’adolescents, trop grands pour être encore ‘contrôlables’ comme au collège et encore trop petits pour être des interlocuteurs pleinement responsables; des adolescents comme tous les adolescents pour qui la vie ‘explose’, qui ont plein de choses en tête et pour qui le ‘bahut’ fait partie des contraintes, du passage obligé, du monde des adultes et des parents desquels on cherche constamment à s’affirmer…. Pour ces adolescents, la question du nouveau bahut n’est pas un sujet particulièrement motivant – surtout que eux, ils n’y seront plus en 2012…

La technique des interviews continus, sur rendez-vous et dans les couloirs, formels ou informels, chacun de son coté ou en groupe montre aux résidents qu’ils ne sont pas que demandeur d’information mais aussi colporteurs: ils apprennent aux uns ce que les autres viennent de leur dire colmatant involontairement le manque de fluidité de l’information au sein de l’établissement. Pourtant l’information circule; les flux sont organisés, les papiers distribués dans les boîtes ou affichés; les salves de mails envoyées; le nouveau site mis en place… Mais les « …je ne suis pas au courant… », « on ne m’a pas informé de cela… » sont courants dans les conversations. Contrairement à d’autres institutions modernes, la saturation cognitive ne semble pas être la première mise en cause: ce sont plutôt les circuits d’information officiels dans cette grande machine administrative qu’est un lycée où chacun émet sur son canal plus qu’il ne diffuse son information. Là encore, la nouvelle architecture ne sera pas d’un grand secours…

avec les professeurs

Une première semaine en immersion…
Qu’est ce qu’a permis de faire la première semaine de résidence?
Les discussions commencées une semaine auparavant lors de la journée de repérages et poursuivis pendant les 5 jours sur place ont permis de rencontrer plus d’une cinquantaine de personnes, d’entendre leurs doléances mais aussi leurs idées, envies, aspirations, leurs rêves parfois aussi… En tout cas, suffisamment de matière pour que l’équipe de résidents matérialise ces visions sous forme d’une dizaine d’histoires racontées à la première personne: Francis Rouault, 67 ans, retraité; Laurence Pierron, 43 ans, Professeur de français; Laurent Lequenne, 17 ans, lycéen terminale ES etc, tous des personnages fictifs racontent l’avenir comme s’il était déjà advenu: le lycée de Revin héberge des séminaires d’entreprise; les élèves organisent des visites touristiques de la nouvelle architecture; la bibliothèque et le club informatique attire les revinois; un club culturel est organisé conjointement avec les habitants du quartier d’Orzy; les élèves préparent leurs stages en chatant avec un réseau de lycées partenaires à l’étranger…
Une dizaine d’histoires que les résidents lisent à voix hautes, chacun leur tour au milieux d’un groupe mixte d’une trentaine de curieux réunis dans le CDI du lycée. Discussions, commentaires mais peu de critiques… Cette tentative de projection collective semble enthousiasmer sinon au moins convenir aux participants. Mais une chose est sûr: au lycée de Revin, on n’a pas l’habitude de formuler des visions à long terme, peut-être de peur qu’elles ne se réalisent pas…
Pour comprendre un peu mieux les perceptions des uns et des autres, les résidents proposent l’opération Passe l’histoire à ton voisin…. Les histoires sont imprimées sous forme de mini carnets reliés par une ficelle à un second carnet de feuilles vierges. Les carnets doubles sont confiés à qui veut bien se charger de les faire lire et de recueillir les commentaires d’au moins 5 autres ‘habitants’ du lycée: résultats à la seconde semaine!

Des cartes-solutions…
« Faire des beaux scénarios pour l’avenir c’est bien mais les mettre en pratique, c’est autre chose… » Certains le disent mais tout le monde le pense un peu au Lycée et attend de voir si les résidences vont changer quelque chose…
Les résidences ne vont rien changer: tout au plus, elles peuvent aider à organiser, prioriser, focaliser voire catalyser les efforts de tous les habitants du lycée de manière à ce qu’ils deviennent co-producteurs des visions qui les animent.
Pour cela, les résidents ont cherché à décliner le thème général d’un ‘campus ouvert’ en une série de solutions concrètes, de propositions réalistes et possibles à mettre en œuvre à moyen terme.
_La notion de campus ouvert peut se décliner de différentes manières. C’est d’abord, un lieu ouvert au monde: inviter un professeur d’un jour…; héberger des spectacles pour amener la culture au lycée; accueillir l’école des parents; loger des touristes à l’internat l’été…
_Un campus ouvert c’est aussi l’école hors des murs: organiser un cours ailleurs…; comprendre l’environnement socio-économique avec des enquêtes dans le quartier; découvrir que mon prof est aussi… autre chose et qu’il y a des talents cachés chez les habitants du lycée.
_Le campus serait alors une ressource pour le quartier, la ville, la région: le CDI pourrait être une bibliothèque de Revin; les équipements sportifs mis à disposition; le lycée accueillerais l’université du troisième âge locale et la livraison des AMAP du quartier…
_Les échanges avec l’extérieur pourraient s’intensifier: l’accueil de séminaires professionnels contre des visites d’entreprises pour les élèves, l’offre de micro-stages d’une demi-journée pour comprendre la vie hors du lycée; des heures de volontariat dans une association locale…
_Enfin, le campus ouvert c’est aussi l’éducation hors de l’enseignement: journées bloquées thématiques; clubs de découverte d’une heure seulement; mélanges entres les sections…
La liste n’est pas longue pour le moment: tout au plus une vingtaine de propositions à soumettre, discuter, enrichir… pendant la seconde semaine.
Ces propositions sont matérialisées sous forme de cartes-solutions: un titre; une propositions en quelques lignes; un visuel pour la situer dans le nouveau lycée. Un jeu de cartes pour jouer, pour présenter les idées, les manipuler en les discutant, éliminer les moins prometteuses, en ajouter et finalement les agréger en projets possibles…

écran du campus wall

Un campus wall…
« de toute manière ici rien de changera » nous dis une élève visiblement profondément résignée. « ici tout est lourd et compliqué… pour faire la moindre chose il faut fournir trois devis, remplir des papiers… »; « ce qu’il faudrait c’est que quelque chose change immédiatement… » pour ré-enchanter les gens…
La tentation est trop grande: les uns et les autres se plaignent de la mauvaise circulation de l’information dans le lycée; les résidents sont installés dans une pièce où dorment quelques ordinateurs; le bureau des conseillés pédagogiques est vitré et donne sur préau où stationnent tous les élèves…
Il faut tenter l’expérience!
Avec quelques complicités internes, les résidents mettent en place un système d’information digitale très sommaire mais tout de même bien fichu: un écran plat dans le bureau vitré tourné vers le préau où stationnent les élèves, un autre dans le hall d’entrée; une série d’annonces brèves et illustrées qui tournent en boucle; une mise à jour chaque soir pour le lendemain; une surface d’information autour de chaque écran qui explique comment ça marche et averti qu’il ne s’agit que d’une expérimentation en test jusqu’à la prochaine semaine de résidence…
C’est le campus wall: campus pour signifier le futur lycée où l’on sera accueilli comme sur un campus et wall pour rappeler aux élèves leur habitude d’écrire sur le wall de Facebook. Le campus wall est un maquettage réalisé dans l’esprit d’une communication horizontale (une adresse mail permet à tous de publier une information du jour pour le lendemain) et d’une qualité de l’information (un format bref et le respect d’une ligne graphique mise en page par les résidents).
Bien sur ce n’est qu’une simple borne d’information comme on en trouve dans toutes les gares et les hôpitaux… Mais elle a deux particularités qui rendent l’expérimentation intéressante:
_toutes les bornes d’information sont issue d’une volonté institutionnelle alors qu’ici c’est une demande de tous: les élèves, les conseillés d’éducation, la direction, l’administration, les professeurs…
La première question intéressante est: qui va s’approprier ce nouvel outil et comment?
_jeudi, jour de l’installation était un jour de grève avec très peut de monde dans l’établissement. Vendredi matin le campus wall était opérationnel montrant que certaines choses peuvent aussi se faire rapidement…
La seconde question intéressante est: est-ce que cette petite action va déclencher l’envie d’en tenter d’autres?
Rendez-vous pour les réponses à la prochaine semaine de résidence…

Vendredi : des objets à tester jusqu’à la prochaine semaine.

Campus Wall, premiers avis
Les élèves étaient aujourd’hui plus nombreux et ont pu découvrir le Campus Wall installé dans « la liaison ».
wallsouslaliason
campuswall

« Passe les histoires à ton voisin »
Cette dernière journée de la première semaine a été consacrée à l’explication et à la mise en main des carnets d’histoires réalisées hier.
Chaque personne a qui nous l’avons remis va devoir le faire passer à 5 personnes de son choix et le récupérer pour nous le remettre. Ainsi nous pourrons récoler les impressions écrites de ces personnes ainsi que de nouveaux scénarios qu’ils proposeront.

« Et si je pouvais… »
Nous avons également remis en forme les cartes « et si je pouvais… » que nous avions soumis au groupe de lycéens mercredi. Cette fois nous avons réalisé des cartes plastifiées que nous avons remises à certains professeurs pour qu’ils puissent continuer de chercher des idées avec leurs élèves. A chacun d’eux de choisir la forme qu’ils trouvent la plus judicieuse pour les interroger.

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Accrochage pour les portes ouvertes
Enfin nous avons installé une présentation des scénarios, et une sélection de photos prises durant nos différentes visites sur le campus.

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Territoires en Résidences dans  » l’Ardennais « 

article dans l'Ardennais

Suite à notre rencontre, Virginie Kiefer a écrit un article dans l’Ardennais présentant notre opération sur le Campus de Revin. Un bon moyen pour nous de commencer à associer la Presse Quotidienne Régionale (PQR) à nos différentes résidences, dans l’objectif d’impliquer la population à nos actions.

Jeudi, réalisation de la première expérimentation in-situ

Jeudi, nous nous sommes principalement concentrés sur la réalisation de notre première expérimentation in-situ : le « CAMPUS WALL ».
Au fil des discussions avec les utilisateurs du lycée (lycéens, professeurs, agents, personnels administratifs), nous nous sommes rendu compte qu’il existait un problème de communication entre ces différentes populations. Même s’il y a un certain nombre de projets extra-scolaire en interne, leur communication actuelle est peu visible de part leur format et leur dispersion dans les bâtiments.

Ceci nourrit des compréhensions contradictoires ou incomplètes des projets, contribuant à donner une image peu dynamique du lycée.

Le « CAMPUS WALL » est un point de relais pour diffuser de l’information scolaire et péri-scolaire dans les points stratégiques du lycées. Toutes les populations du lycée sont invitées à y publier des messages.

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Le « campus wall » dans le bureau du CPE de la « liaison », le lieu de pause des élèves.

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Le « campus wall » devant de bureau de la secrétaire du proviseur, passage incontournable du personnel administratif.

Cette expérimentation incarne l’un des partis pris méthodologique de la résidence : maquetter rapidement une expérience afin de la soumettre à l’avis des utilisateurs potentiels. Par ailleurs, nous allons laisser les expérimentations en place pendant plusieurs semaines où nous ne serons pas présents pour évaluer l’appropriation de cet objet dans la « durée ».

D’autres objets, telles que des cartes présentant des morceaux de scénarios fictifs seront distribués aux professeurs pour qu’ils puissent les tester pendant l’inter-résidence.

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Petits carnets de scénarios fictifs.

Mercredi, exercices créatifs et définition des projets

Mercredi matin, au CDI, une quinzaine de jeunes lycéens du campus de Revin se sont prêtés à un exercice iconoclaste. Réunis en petits groupes, nous leurs avons demandé de tirer des cartes sur lesquelles figuraient des débuts de scénarios fictifs invitant à imaginer la suite.

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Les deux cartes choisies proposaient les pistes suivantes :
« Et si je pouvais organiser un jour de ma semaine… » et « Et si je pouvais utiliser les locaux quand ils sont vides… »
Voici les idées phares qui ont émergées : développer les liens inter-classe, inviter des intervenants extérieurs, et repenser le format des cours.

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Suite aux observations et aux entretiens de la semaine, nous nous sommes arrêtés sur une thématique de travail : « Le Campus Ouvert ». Etant donnée l’enclavement physique et social du lycée, nous réfléchissons à différents moyens pour mieux inscrire le campus dans son environnement autours des axes suivant :
– « Le monde entre au campus »
– « Le lycée hors des murs » (visites, stages, les autres compétences des gens)
– « Le campus comme ressource » (pour le quartier la ville, la région)
– « Échanges avec l’extérieur » (synergies, apports mutuels)
– « Au delà de la classe »

Nous sommes en train d’explorer cette thématique à court, moyen et long termes sous les formes d’expérimentations in-situ et de scénarios fictifs.
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Mardi, journée de test des scénarios

Après quelques déboires avec la connexion de nos ordinateurs nous avons construit une journée de rencontre, et de présentation des scénarios que nous avons élaborés lundi soir.

Nous avons continuer d’expliquer qui nous étions et ce que nous faisons ici à différents « habitants » du lycée.

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Nous avons été Interviewé par une journaliste locale, Virginie Kiefer qui travaille pour le journal l’Ardennais.
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Nous avons également rencontré Joaquim Carvalho, le directeur du centre social d’Orzy qui nous a expliqué le travail qu’il faisait depuis 22 ans dans le quartier qui touche le lycée.

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La journée s’est conclue par une présentation informelle des scénarios élaborés devant des élèves, professeurs, et agents du lycées pour leur donner un premier aperçu du travail que nous allons faire et recueillir leurs avis.