Ballade en balcon
Ce jeudi, nous nous donnons rendez-vous dans les locaux de Côté Sciences, association basée à Floirac, qui émane de l’association bordelaise Cap sciences (http://www.cap-sciences.net). Notre hôte du jour, Alexia Sonnois, coordinatrice du projet Côté Sciences, ainsi qu’Emmanuel Nagoua, responsable à l’environnement de la commune de Lormont, nous guident sur « La boucle du coteau », un ballade dessinée par Côté sciences qui permet d’appréhender le Parc des Coteaux par un parcours dans le domaine de la Burthe,côté Floirac. Nous sommes accompagnés de Marina Dufeal de l’université Bordeaux 3 et Amélie, stagiaire sur l’étude des pratiques du Web 2.0 sur le territoire du GPV.
Les participants se rassemblent devant chez Côté Sciences, Alexia Sonnois explique la "Boucle du coteau"
Au fil de la promenade, Alexia et Emmanuel nous présentent le Parc des Coteaux à travers son unité géographique, topographique et paysagère. Ils nous font découvrir le site de l’Observatoire, 15 hectares de Parc offrant une vue spectaculaire sur la Garonne, qui héberge des bâtiments consacrés aux recherches astronomiques pour l’université Bordeaux I, mais qui doit être vendu prochainement. L’occasion de souligner les menaces foncières de ce territoire : une volonté de densification, des promoteurs très intéressés, le rêve de la maison individuelle, un espace méconnu et donc peu défendu… Comment éviter en effet le « grignottage » par les constructions de bordure (lotissements, maison de retraites…) ?
Sur le domaine de l'Observatoire de l'Université, en haut du chemin de Tirecul
Pourtant, le rôle du Parc n’est pas superflu : C’est un piège à carbone qui permet le maintien de la qualité environnementale, il joue un rôle sur le bien être et le psychisme humain, joue un rôle d’apaisement social, il maintient des zones d’obscurité en préservant la nuit…. C’est d’ailleurs cette « présence verte » qui motive les uns et les autres à emménager dans les environs. S’il existe bien un projet urbain qui vise à conserver un « lien vert » entre les 4 communes (Bassens, Cenon, Floirac, Lormont), pour Emmanuel Nagoua, il ne faut être vigilent à ne pas limiter l’existence de ce parc à un simple coup de crayon sur la carte, mais il faut le penser dans son épaisseur. Ce parc doit permettre l’interaction entre Nature et Homme pour y« Rencontrer des autres vivants » . Il s’agit alors de trouver un équilibre entre le maintien de la biodiversité et l’accueil du public qui appelle de ses voeux le retour dans son environnement d’un brin de « sauvage » ! Pour découvrir les acteurs et les projets d’aménagement du Parc : http://www.surlarivedroite.fr/pageseditos,96,left_82FECD49.html
Les marcheurs en pleine ascension
Enfin – et nous prêtons particulièrement notre oreille d’expérimentateurs dévoués à la plateforme d’innovation ouverte en devenir sur le territoire – Emmanuel Nagoua souligne que même s’il existe des spécificités historiques locales (Ermittage > industrie, Beauval > villégiature…), le parc rassemble de la plus belle des manières les 4 villes. Profitons-en, prenons appui sur cette grande richesse pour bâtir la plateforme commune, l’image commune, le lien virtuel ! Il y a du travail : beaucoup d’habitants ne le connaissent pas, ou jugent le Parc comme inaccessible. Il est vrai que ce territoire a été longtemps relégué au second rang des préoccupations, et qu’il est largement lacéré, mité : pont d’Aquitaine, rocade, domaines privés. Comment donner envie du dehors ? Le tout écran n’est certainement pas la solution, mais l’existence de repères cartographiques en ligne pourrait aider. Repères qui renverraient vers le terrain. Là encore nos discussions portent sur le besoin de faire preuve de pédagogie dans l’élaboration d’une interface entre terrain numérique et territoire. Et que les deux souffrent souvent du même déficit d’appropriation par les habitants. Le parc est surtout présent en idée chez les professionnels locaux et partenaires (CUB/ CG/ CR). Il ne faudrait pas qu’il en soit de même pour la « plateforme »…
le Castel et son parc
Retour en bocal
Impressionnés et ravis du temps exceptionnellement ensoleillé (pour la semaine !) dont nous venons de bénéficier, nous regagnons les locaux de Côté Sciences. Bilan ? Quelques traces de boues sur les chaussures, quelques douleurs dans les cuisses pour les moins sportifs d’entre nous (environ 60 mètres de dénivelé tout de même), mais rien de bien grave.
De nouveaux participants nous rejoignent : Nordine Guendez responsable du service culture, jeunesse et vie associative de la ville de Cenon, Pascale Wertheimer, responsable du développement écologique à Floirac ainsi que la responsable de la communication liée aux rénovations urbaines de Floirac. Nous parlons rapidement de l’objet de notre présence sur le territoire, et présentons les expérimentations en cours, les outils en développement. La conversation embraye rapidement sur l’intérêt d’un outil numérique dans le cas particulier du parc.
Le numérique peut devenir :
– un outil de communication, pour valoriser l’image et faciliter l’accès au parc, (ballades en ligne, blog commun…) même s’il ne sert a rien de retrouver les mêmes infos que sur les sites des villes… comment créer du « plus » de qualité ?
– un outil de travail : recenser, partager les travaux, diagnostics, renforcer la coordination entre les parc et différentes villes (Lormont a par exemple déjà réalisé un diagnostic précis de la biodiversité, et défini un axe d’action pour la maintenir).
– un outil de co-construction : comment les usagers et autres amoureux de la nature peuvent contribuer au suivi du parc, améliorer sa connaissance, sa préservation ?
Nordine Guendez retient avant tout la philosophie concertative et collaborative de la plate-forme, plus que la mise en place d’outils et d’équipements nouveaux. Sont aussi abordés les projets déjà amorcés par les participants à la table ronde. Côté Sciences aimerait pouvoir proposer des guides de ballades en ligne et Emmanuel Nagoua voudrait répertorier et valoriser les connaissances du Parc via un blog, jusqu’à permettre aux visiteurs de compléter les articles…
Comment alors faire émerger de nouveaux projets ? mobiliser d’autres acteurs ? sensibiliser les élus ? valoriser l’existant ? Autant de questionnements que nous tenterons d’aborder lors de notre prochaine résidence en espérant pouvoir alimenter la Boîte-à-idées !