Labo en chantier : semaine 7 de Transfo Champagne-Ardenne.

Fin de Semaine 7 en Transfo Champagne-Ardenne : une «semaine» répartie entre février et avril et émaillée de temps forts.
• une journée «Transfo-directeurs» le 12 février.
• le voyage d’études au MindLab à Coppenhague.
• la visite de la Ministre Marylise Lebranchu le 22 février.
• trois journées de travail les 4, 11 et 12 avril sur le futur Laboratoire, avec l’équipe de Référents.

A l’issue de la semaine 6, une note à valeur de «manifeste du Labo» avait été rédigée et envoyée au Président, au travers d’un long chemin de validation dans la direction générale des services. Les retours de ce parcours du combattant semblent plutôt favorables : la note est validée sur le principe, restent à définir précisément les incidences budgétaires du futur Laboratoire.

Si les valeurs et les ambitions du Labo semblent soutenues – et c’est également ce que nous confirment les retours de la journée «Transfo-Directeurs», il nous faut maintenant clarifier ce qu’il apporte et détailler son fonctionnement. Des «zones de flou» subsistent dans le schéma actuel du Labo : comment saisit-on le Labo? comment se passe la commande politique ? combien de sujets le Labo peut-il traiter en parallèle, et comment ? Y a-t-il une sélection? Les agents du Labo ont-t-ils une activité régulière dédiée à la veille ou à la recherche ? comment communique le Labo ? … etc.

Nous orientons donc la semaine 7 sur une préfiguration de la mise en œuvre opérationnelle du Labo. Pour cela, deux chantiers ! Tout d’abord, identifier les points «à tester» dans le fonctionnement du Laboratoire (méthodes, outils) , afin de préparer une nouvelle phase d’expérimentation en Semaine 8. En même temps, remettre le Labo dans une chronologie réelle : que se passe-t-il en janvier 2014, en semaine 10 de la Transfo ? quels objectifs doivent avoir été atteints ? Comme se déroule «l’après-programme Transfo»?

APRÈS LA TRANSFO … LE DÉLUGE ?

La journée du 4 avril est donc l’occasion de mettre à plat, avec les Référents, le timing de mise en route du Laboratoire, à l’horizon 2014.
En effet la création du Labo – tel que pensé actuellement – repose sur l’affectation d’une ou deux personnes à sa tête : on imagine deux profils complémentaires venant d’un côté de l’administration ou des sciences politiques, de l’autre des sciences sociales, de la création ou du design. Or, outre la difficulté d’identifier et de former ce duo de choc (ce qui peut demander une phase d’acculturation / formation), le processus de recrutement dépasse complètement les échéances de la Transfo (début 2014) et peut prendre plus d’un an…

Nous mettons donc sur une ligne de temps les principales échéances : budgets, décisions, tests, recrutement etc. Différents scénarios se dessinent sur la fin du programme Transfo, notamment l’idée d’un Labo en «version bêta» préfigurant une ouverture réelle courant 2014.

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Grâce à cette représentation graphique, nous comprenons le fonctionnement interne de la Région, et les implications concrètes que peut avoir la création d’une nouvelle entité (Labo, service, mission ou fonction Innovation) en son sein. Ici, les connaissances des agents référents sont encore indispensables pour faire que le projet ne reste pas dans les nuages. On nous dit : « Le plus probable c’est qu’il y ait un redéploiement en interne… À la région, rien ne se perd, rien ne se crée…»

IMAGINER -> CONCRÉTISER.

Par ailleurs, des questions stratégiques se posent encore : le Labo a besoin d’un lieu, de moyens, d’objets de travail, de commandes, d’outils, etc.
Les 11 et 12 avril, nous tentons d’approfondir au maximum le fonctionnement du Laboratoire. Certains points suscitent la discussion.

Une tête de Labo?
Spontanément l’idée d’un binôme permanent à la tête du Labo semble faire l’unanimité. Pourquoi ? Il y a tout d’abord la crainte qu’une personne seule soit noyée dans la machine administrative et ne puisse plus revendiquer ce décalage / décadrage nécessaire au Laboratoire. Être à deux renforce la motivation et la pugnacité… on a en tête des équipes inspirantes comme Christelle Carrier et Barbara Bay (venues présenter la Fabrique de l’Hospitalité en début d’année)… Mais comment justifier ce double recrutement dans l’enveloppe budgétaire globale du Labo ?
Nous nous lançons donc dans un décompte labyrinthique des tâches de chacun, sur un mois, en partant sur un cycle de projet régulier de 3 mois. L’exercice, qui ne nous épargne pas les clichés au départ ( «l’Administratif fait la gestion, les réunions avec la direction, le Créatif n’a pas besoin d’assister à tout ça … ») est cependant riche en enseignements : on pense réellement les moments où la complémentarité est nécessaire. L’image d’un Agent «couteau-suisse» à la fois concepteur, manager et stratège innovant, s’estompe.

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• Travail / Transfo / Labo.
Un autre point de réflexion concerne la compatibilité du travail au Labo avec l’emploi du temps régulier d’un Agent du Conseil Régional. Ici encore, difficile de se défaire des conditions actuelles. Chaque agent témoigne de ses difficultés à gérer à l’heure actuelle ce double planning, et à justifier ses heures «Transfo» auprès de sa direction. Il semble donc nécessaire que les journées du futur Laboratoire aient un statut reconnu par tous, sans pour autant qu’elle deviennent une contrainte pour le bon fonctionnement des services. Vient l’idée d’un «crédit temps» de 2,5 jours par mois, que chaque membre du Labo peut grouper ou répartir en fonction des projets (ex : 5 jours pour une immersion, une après-midi pour un atelier, etc.).
Cela questionne de façon plus large le rapport au travail dans le Labo, et sa perception par l’ensemble des agents. Si le Labo est une zone franche où les codes et contraintes coutumiers peuvent être abolis, la notion de travail doit pour autant être reconnue. De même, il ne faut pas isoler la démarche du Labo, mais bien tenter de changer les habitudes «de l’intérieur».

• Hors cadre, mais dans le circuit.
En déroulant le trajet d’un projet dans le Labo, nous réalisons que des étapes de décision sont nécessaires – notamment sur la sélection des sujets à traiter et la validation des projets à mettre en œuvre.
Se dessine un fonctionnement double, comprenant d’un côté un circuit de validation classique (sous la forme de notes au Président sur les projets) et une instance de pilotage du Labo comprenant des élus complices, des agents, des partenaires extérieurs (27R), entre le comité scientifique et la direction artistique. Trop compliqué ? Trop procédurier ?  La discussion est ouverte : sommes nous en train de tomber sous l’influence de l’administration ? Encore une fois, difficile de le savoir sans l’avoir testé …

TESTER !

Ce travail de description détaillée des moyens, des outils, du lieu, des personnes et du budget du Labo nous confortent dans l’idée qu’une phase d’expérimentation est nécessaire pour valider certains points de fonctionnement du Labo. Il ne s’agit plus d’informer et de convaincre, mais bien de mettre en pratique, et d’en tirer, de façon itérative, des moyens de consolider le Labo, encore à l’état de projet.

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