Semaine 7.3 : Prototyper un nouvel outil « Mon avenir num’ERIC »

Au cours des différentes semaines de Transfo, les résidents et les agents de la Région ont, à plusieurs reprises rencontrés des jeunes en emploi d’avenir ou qui souhaitaient prétendre à des emplois d’avenir. Ces jeunes ont été mobilisés de multiples manières : entretiens individuels et collectifs, portrait, mini-jeux de rôle, jeux de questions, etc… Beaucoup ont parlé de la difficulté à se valoriser auprès d’un recruteur lorsqu’on n’a ni diplôme ni formation. Pourtant, certains ont des connaissances et/ou des savoir-faire dans des domaines variés (dont le numérique), mais ils ont des difficultés à évaluer leur propre niveau, ces compétences et savoir-faire n’étant certifiés par aucun diplôme.

Par ailleurs, le numérique représente aujourd’hui une filière d’avenir. L’Etat a souhaité que certains jeunes en emploi d’avenir soient recrutés dans ce secteur (2000 emplois d’avenir dans les Espaces Publics Numériques). Mais aujourd’hui, il existe très peu de postes pour des non-diplômés dans ce secteur (formations à bac +2, +3 ou +5). Pourtant, certains jeunes, même non-diplômés, ont un réel potentiel et/ou une appétence pour ce secteur, même si les métiers qu’il propose ne leur sont pas encore très familiers. Formés pour la plupart sur le tas ou en autodidactes, ils ont des niveaux et des connaissances très disparates.

Malgré cette attraction pour le numérique, les ERIC sont assez peu fréquentés par ces jeunes en difficulté (hormis dans les structures dédiées portant un ERIC : Maison des Jeunes et de la Culture, Centres sociaux, Bureau Information Jeunesse par exemple) dans la perspective de se former ou de connaître ce secteur. Les animateurs des ERIC rencontrent assez peu ces jeunes alors même qu’ils seraient, pour beaucoup, dans la capacité de les aider à se former ou à trouver la formation, les métiers et/ou les filières adéquates.

Enfin, il existe de nombreuses représentations et a priori sur ces jeunes. Digital natives, geek-bidouilleurs, pirates et autres gamers, ils seraient soi-disant « surconnectés », capables de pirater des ordinateurs ou de mobiliser 5000 personnes via facebook, ces capacités entraînant en revanche, des difficultés à entrer en contact avec autrui dans la vie réelle. Qu’en est-il réellement de ces capacités et de leurs conséquences sur le comportement, les besoins et les attentes de ces jeunes ?

Evidemment la réalité est plus complexe : s’il existe réellement des petits hackers capables de détourner certains systèmes, le jeune de 16 ans qui pirate les serveurs de la Banque de France reste un cas exceptionnel. De la même manière, si beaucoup de jeunes utilisent facebook, peu sont conscients de l’usage professionnel qui peut être fait des réseaux sociaux. Enfin, même les jeunes les plus attirés par le numérique disent leur envie d’aller vers les autres, d’apprendre à plusieurs, de ne pas rester tout seuls dans leur coin.

Le projet proposé est né du croisement de ces différents constats.

A noter que l’association Arsenic accompagne, avec le soutien de l’Etat et de la Région depuis septembre 2009, le déploiement des Emplois d’Avenir dits « numériques  » (EAN)  sur le territoire régional. Pour cela, Arsenic propose de mettre en place un plan d’actions basé sur les phases suivantes :

– Repérage des acteurs et des employeurs potentiels ;

– Création et  mise à disposition des prescripteurs, d’un outil de repérage des compétences numériques et de supports de communication sue les 6 métiers du numérique EA ;

– Organisation de  rencontres territoriales (présentation du dispositif, sensibilisation, etc.) ;

– Rencontres directes et individuelles d’employeurs potentiels sur le territoire régional ;

– Contribuer à construire une offre de formation adaptée aux EAN ;

–  Reporting, communication et mobilisation par les outils numériques.

Les enjeux du projet

Comment permettre à des jeunes qui sont attirés par le numérique de repérer leurs savoir-faire et/ou leurs connaissances dans ce domaine ?

Comment leur permettre de prendre connaissance des différents métiers existants dans ce domaine et de définir vers lequel d’entre eux ils aimeraient se diriger ?

Comment créer un outil qui s’adapte aux différents niveaux des jeunes ?

Comment mettre les ERIC au centre de ce repérage et comment permettre aux animateurs d’aider les jeunes sur ces sujets ?

Le Master Design d’Unîmes

L’expérimentation visant la création de cet outil bénéficie d’un partenariat avec le Master Design de l’Université de Nîmes.

Créé depuis 3 ans, le Master propose:

– de former des spécialistes du design, concepteurs de projets au sein d’équipes pluridisciplinaires,

– d’apprendre à gérer la complexité des processus coopératifs dans différents contextes de projet,

– de développer des compétences d’éditeurs de concept sur des produits innovants,

– de favoriser l’esprit d’entreprise pour développer des projets réalistes aux avant-postes des créations dans un contexte d’écoconception et de développement durable.

Le processus de projet proposé par l’équipe pédagogique du Master repose sur le modèle anglosaxon ‘Double Diamond’ : Discover, Define, Develop, Deliver développé par le Design Council.

Les 12 étudiants de Master 2  impliqués dans le projet sont issus de différents parcours : design, arts appliqués, architecture, management.

Les objectifs du projet / la commande

L’objectif du projet est de créer un outil de valorisation des potentiels et des savoir-faire liés au numérique. Cet outil sera destiné principalement aux jeunes faiblement qualifiés mais pourra éventuellement être utilisable par n’importe quel autre jeune ayant envie de l’essayer.

L’outil sera mis à disposition dans les ERIC et les animateurs pourront en assurer la médiation.

L’outil pourra prendre une forme numérique ou non : jeu en ligne, QCM évolutif, exercice  de mise en situation, jeu de société, combinaison de plusieurs de ces solutions…

L’outil pourra s’utiliser seul, en groupe ou en binôme (avec l’animateur de l’ERIC ou avec un autre jeune). Il faut tout de même noter que beaucoup de jeunes ont fait part de leur souhait de se former « à plusieurs » plutôt que tout seul derrière un ordinateur.

Il sera nécessaire de prendre en compte le fait que l’outil ne devra pas reproduire une situation « scolaire » (il ne s’agit pas d’un examen), les jeunes destinataires ayant bien souvent de mauvais souvenirs liés à l’école et ayant tendance, pour certains, à perdre leurs moyens dans une situation de stress. L’intégration dans le projet des notions d’estime de soi et d’empowerment semble à ce titre particulièrement importante.

L’outil devra pouvoir s’adapter au profil de son utilisateur : niveau de connaissances et/ou choix de métiers.
L’équipe projet

– La TRANSFO

– Le Master Design

– La Région PACA

Il est proposé également que l’association ARSENIC, en tant que structure fédérant les ERIC et acteurs de la médiation numérique en région Provence-Alpes-Côte d’Azur et accompagnant le déploiement du dispositif Emplois d’Avenir Numériques, participe à l’équipe projet.

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