Transfo Pays de la Loire / Semaine 5 / Jour 3 : Tester et prendre du recul


Mercredi 13 novembre

L’équipe se retrouve pour un début de débrief au petit matin, rapidement écourté pour retrouver Anne Bassinet, Directrice Générale Déléguée Stratégie et Territoires, et, pour nous, « directrice référente » puisque régulièrement rencontrée et responsable de la direction prospective.  A nouveau, nous nous séparons : la moitié de l’équipe part au RDV, l’autre moitié met ce temps à profit pour synthétiser, en billet de blog et en schéma, ce qui a été dit et produit jusqu’alors.

Le rendez-vous : obtenir d’avoir des agents « permanents »

Le rendez-vous est pour nous un moment important. Nous ramons depuis trop longtemps à faire participer des agents à nos semaines, alors même que nous avons pu compter très rapidement sur la grande aide de quelques alliés dans la maison. Nous cherchons donc activement des moyens de dépasser le stade des chasses aux participants répétées avant chaque semaine pour pérenniser notre démarche. Une bonne part de l’entretien sera donc tourné vers ce but. Nous repartons avec une liste de directions/personnes fléchées et l’accord pour transmettre et appuyer nos futures demandes vers ces « cibles ». A nous d’envoyer au plus vite un premier calendrier de la semaine de février ! Calendrier auquel nous travaillons justement…

Par ailleurs, ayant eu vent d’une nouvelle commande politique qui semble nous concerner, nous cherchons à comprendre ce qu’il en est et à nous affirmer comme interlocuteur bienveillant sur le sujet. Tendres ingénus, nous découvrons encore cette possibilité qu’une demande politique intervienne sans crier gare au milieu du travail des administratifs. Or il faut bien s’y faire ! Et si cela nous inquiète un peu de prime abord compte tenu des efforts que nous déployons pour réfléchir sur la méthode, le principe que les élus se saisissent au plus vite d’une question leur semblant primordiale sans attendre qu’elle colle à l’agenda administratif n’en est pas moins compréhensible. Nous nous mettons donc d’accord pour nous rapprocher des agents saisis de la demande et voir avec eux comment nous pouvons participer à la réponse.

Plus généralement, cet épisode montre bien comment le fonctionnement théorique entre politique et administratif est différent dans les faits, comment les aspects transversaux sont complexes à gérer et enfin comment des équipes travaillant sur un sujet peuvent ne pas être consultées sur une question pourtant directement en lien avec leur travail. L’analyse des causes de ce fonctionnement (travaux méconnus, manque de temps pour identifier les compétences à associer, culture du travail par directions…) et la proposition d’alternatives devra forcément apparaître quelque part dans notre production au bout du programme… De façon plus précise, nous sommes, à un moment où nous nous le demandions justement, directement alertés sur les questions de « gouvernance de la fonction innovation ». Qui décide d’utiliser cette fonction ? Qui pose le sujet dont elle se saisit ? Quelles compétences sont alors activées et comment ?

Parallèlement, production de synthèse

Synthétiser la réflexion, la mettre en forme pour y voir plus clair voilà ce à quoi s’attèle le reste de l’équipe.

11h > 12H30 : un temps commun de partage des avancées de la veille avec les agents

Suite à la séparation des équipes, et au fait que certains agents n’aient pas pu se libérer pour la phase de test sur le terrain, nous nous remettons à niveau avec ceux qui ont pu prendre le temps de nous rejoindre. Les designers de l’équipe expliquent les mises en formes réalisées (les idées « prototypées » ainsi que la synthèse de la réflexion sous forme de schéma), mais aussi les réactions recueillies lors de la soumission de ces idées à l’animatrice de l’ERN Médiagraph rencontrée la veille. Cette remise à niveau collective permet de relancer la discussion, d’affiner les propositions… et même de faire naitre de nouvelles idées.

15h > 17h : immersion dans une maison de quartier

L’après midi, le coeur joyeux et l’esprit chantant, nous nous rendons dans le quartier du Breil et plus particulièrement à l’espace multimédia de la maison de quartier.

Certains d’entre nous discutent avec l’animateur pendant que d’autres interviewent les adolescents présents : raison(s) de leur présence, relation à l’animateur, ambiance du lieu, et… orientation ! Nos discussions sont intéressantes, mais aborder avec le sujet de l’orientation est délicat: ils sont très jeunes (5e et 4e) et n’ont pas encore trop d’idées, ne savent pas encore à qui ils vont s’adresser , ni comment ils vont s’y prendre, ni si Daniel_ l’animateur_ sera leur interlocuteur. Bref, la discussion n’est pas facile à mener et nous avons l’impression de leur demander de s’exprimer sur des choses dont ils n’ont pas grand chose à nous dire.

Le deuxième temps de notre visite sera plus intéressant : nous descendons d’un étage voir la personne de l’accueil de la maison de quartier.

Elle nous réconforte d’emblée : « Je suis la porte ouverte du service public ». « On me demande tout, caf, stage de 3e, aide au CV, horaire de la piscine … ». Nous sommes donc fasse à une véritable « Passeuse », c’est à dire, pour nous, une personne qui est en relation avec le public cible de l’orientation mais qui n’est pas forcément compétente en la matière.

Partageant notre vision des choses, elle nous confirme son manque d’outils, de méthodes et de savoirs pour orienter ces gens vers les « bonnes personnes ».

Nos idées lui paraissent intéressantes mais peut-être encore trop vagues. Grâce à notre discussion, c’est elle qui nous permettra d’aller plus loin en nous montrant des outils qu’elle a l’habitude d’utiliser : le guide des associations de son quartier (un livret-annuaire édité par la mairie de quartier). Voilà qui nous intéresse. Quel serait l’équivalent nommé « Guide des acteurs de l’orientation du quartier du Breil » ?

Car oui, tous nous l’ont dit : « un annuaire des professionnels c’est bien, mais il faut qu’il soit à l’échelle du quartier car les gens ici n’ont pas de voitures et ne feront pas l’effort d’aller à l’autre bout de Nantes pour rencontrer la personne ou la structure indiquée. Il faut qu’on les oriente vers des professionnels proches » 

Voilà une des difficultés : comment la Région peut-elle se saisir, avec ses partenaires bien sur, de la question et contribuer à inventer des outils pour des échelles si fines?

Nous laissons la questions en suspens. Une chose est sûre : outiller les passeurs semble être une bonne idée, et même un impératif. Reste à savoir comment. Avec un annuaire local des professionnels ?  un temps de formation?la mise en place d’un réseau des passeurs ? Nous n’avons pas encore LA solution (et elle est certainement multiple) mais l’immersion aura confirmée que la zone d’action est la bonne !

Sur ce, rendez-vous demain pour un dernier atelier sur le sujet qui consistera à mettre en mots les propositions afin de les présenter aux élus vendredi.

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